"Je suis la nouvelle cuisinière !" [Libwe~]

[Si c'est une porte en verre, je changerai le début du Rp =3]



C'est le bruit qu'avait une main en frappant à la porte d'entrée. Cette main c'était d'ailleurs fait mal, après tout, quand on frappe à main nues sur une porte de ce type, on risque d'avoir mal aux phalanges. Mais ça n'avait pas traversé l'esprit de la propriétaire de la main, qui avait frappé sans même réfléchir une seconde. C'est qu'il y avait du vent dehors, et malgré sa grosse doudoune bleu, le vent ne lui était pas agréable, donc elle voulait entrer. Mais bon, personne ne semblait lui ouvrir, et elle ne voulait VRAIMENT PAS rester dehors. Les gens potentiels qui pourraient passer la regarderaient bizarrement, elle devait attirer l'attention avec ses cheveux roux. En tout cas, c'est ce qu'elle pensait, parce que la jeune fille était une futur patiente de l'hôpital, et que l'un de ses problèmes était tout simplement la paranoïa. Bref, pour toutes ces raisons un peu étranges, elle poussa tout simplement la porte pour jeter un coup d'œil à l'intérieur. ça avait vraiment l'air immense, ici. Elle tira sa valise pour la garder tout près d'elle -quelqu'un pourrait bien avoir l'envie de lui voler- et inspira profondément, pour lancer assez fort.

"Il y a quelqu'un ? Je sais pas où aller !"

Tetsurou se tordit en remontant les épaules. Du vent entrait dans les couloirs et se répandait à vitesse grand V. Un courant d'air... Ousamu Tetsurou aimait le vent ; mais il n'aimais pas le vent, aussi, et à cet instant, le fait que quelqu'un ait eu l'inconséquence d'ouvrir cette foutue porte l'énervait pas mal. Oui, on sait que Tetsurou s'énerve assez facilement... Comme il se trouvait donc au mauvais endroit au mauvais moment, ou au bon endroit au bon moment, c'est selon, il se retourna immédiatement vers la porte qui n'était qu'à quelques mètres de lui, pour engueuler un bon coup.

Hey! Prière de pas ouvrir cette foutue porte! On n'est plus en été, ça caille maintenant, et...

Et rien du tout, parce qu'à la vue de la jeune fille qui se trouvait dans l'entrebâillement, et qui avait même appelé à quelqu'un, Tetsurou fut bien forcé de se taire, avant tout pour se rappeler d'un certain détail : cette grande porte, personne n'a le droit de l'ouvrir. Sauf le gérant. Et le gérant, à présent, c'était lui. Alors quoi faire? Avant tout, la fermer, cette porte de merde, parce que ça foutait du vent plein l'hôpital et que le jeune homme ne voulait pas que ses malades attrapassent la mort. Il courut donc quelques pas vers la petite qui attendait qu'on vienne à elle, et l'attira en posant sa main dans son dos vers l'intérieur, pour rapidement refermer l'énorme porte, qui, oui, précisons-le avant de l'oublier, était loin d'être en verre mais faite dans un bois très dur, et autour de laquelle il ne devait pas passer grand'monde, l'hôpital Mao Lin étant un endroit totalement isolé. Bienvenue, Hatsue. La porte est maintenant refermée, et cette porte-là, on ne la passe que dans un sens... Bienvenue dans la prison Mao Lin.

Cette valise... Tu es nouvelle, c'est ça? C'est ici qu'ils laissent entrer leurs enfants, maintenant? De mieux en mieux...

Air d'amertume de Monsieur le gérant. Regard énervé sur le côté. Décidément, il était certain qu'on traiterait mieux les malades qui arrivaient ici dans l'hôpital même que dehors. Comme ça avait été le cas pour Tetsurou. C'était d'ailleurs la seule et vraie raison pour laquelle, malgré lui, il était si attaché à ce lieu. Tetsurou baissa les yeux vers les cheveux de la nouvelle venue et se souvint alors.

Ah oui, tes cheveux, je les ai déjà vus... Sur une photo dans ton dossier... Les roux, c'est pas courants, alors je me souviens de ça. Par contre, je ne me souviens pas de ton nom... On t'a laissée aller jusqu'ici toute seule?

Elle aurait bien voulu, Hatsue, fermer la porte. Mais avant ça, elle préférait rentrer. C'est qu'il faisait froid dehors, et que refermer la porte pour ensuite se fracasser, une nouvelle fois, les phalanges sur la porte pour qu'on vienne lui ouvrir n'était pas tentant, et elle ne voulait pas entrer si on ne lui disait pas. Elle a beau avoir pas mal de défauts, elle connait au moins la politesse élémentaire. Et elle voulait bien savoir si elle pouvait entrer, c'est qu'elle était presque toujours dehors, et ne portait que de simples collants et une jupe, et même si elle avait un gros manteau, il faisait froid à force... Heureusement, elle avait l'air de pouvoir entrer, puisqu'elle se retrouvait à l'intérieur du grand bâtiment, poussé par le drôle de bonhomme.

"Non, je ne suis pas nouvelle, je suis la nouvelle cuisinière..."

Non, ce n'était pas du sarcasme, elle avait dit ça sur un ton tout à fait naturel, et si Tetsurou se souvenait un peu de son dossier, il aurait peut-être compris qu'elle ne se fichait pas de lui, plutôt que sa mythomanie faisait encore des siennes... Bien sûr, la rouquine ne se rendait pas compte que ce qu'elle racontait était illogique, elle ne se rend même pas compte qu'elle est en train de mentir, alors bon...

"Je suis venue seule parce que mes parents travaillaient tous les deux... Ils voulaient vraiment m'accompagner, mais au commissariat ils ont dit que je devais absolument partir aujourd'hui..."

Hatsue s'assit sur sa valise en frottant ses phalanges encore endolories, en regardant droit vert son interlocuteur.

"Watashi wa Hatsue desu~ Ookido Hatsue, yoroshiku ! -elle arbora un grand sourire s'étendant sur tout son visage- Et vous, c'est quoi votre petit nom ?"

Watakushi Ousamu Tetsurou da!

Dit sur une espèce de ton autoritaire d'adulte, les poings sur les hanches. Tetsurou, après ces courtes —très courtes, à la vérité— présentations, se mit à penser tout haut, pas comme si ça le gênait. Cacher ses pensées était relever de l'hypocrisie et ce n'était probablement pas très bon dans un endroit pareil.

Ookido Hatsue, hein? Ça explique bien des choses, ma foi...

Pigé. Il avait compris. Au moins de ce côté-là, il avait compris. Tant qu'il n'avait encore pas trop de malades à charge, Tetsurou pouvait aisément retenir les noms et y associer les pathologies, ou les têtes, c'était selon, ou bien même les trois en même temps. La petite rousse, Ookido Hatsue, souffrait notamment de mythomanie. Entre autres choses, mais c'était déjà un détail qui expliquait les insanités qu'elle racontait. Qui avaient fait un instant sortir à Tetsurou une certaine grimace d'incrédulité. Mais à présent tout s'expliquait. Les morceaux étaient recollés, et tête, nom, pathologie, tout ça allait ensemble. Du moins pour l'instant, le gérant savait tout ce qu'il avait besoin de savoir. La petite qui se tenait devant lui, assise sur sa valise avec ce grand sourire qui semblait vouloir faire ami-ami et le narguer tout à la fois, était loin d'être la nouvelle cuisinière, c'était une enfant mythomane, et vraisemblablement un autre élément perturbateur dont on voulait se débarrasser. Un de plus dans la grande famille des parias... Bienvenue, ma petite.

Bon. Laissons un peu de côté les raisons pour lesquelles tu es arrivée par cette porte, et toute seule, pour l'instant. Je sais bien qui tu es et tu seras considérée comme chez toi ici, c'est tout ce que j'ai besoin de savoir.

Haussement d'épaules. Puis Tetsurou remarqua tout d'un coup le geste de la petite sur ses propres mains. Elle avait frappé à la porte toute seule, avec ses poings, non? Oui, c'était normal... Le binoclard plia alors les genoux pour se mettre accroupi devant Hatsue, et tendre une de ses grosses paluches vers les petites mains d'enfant, sans oser les toucher, comme s'il s'agissait d'un objet sacré et inviolable. Avec les malades, la délicatesse était toujours de nécessité de toutes façons...

Et alors? Pourquoi tu te frottes les mains? Tu t'es fait mal en cognant à la porte? Mmh, ouaich, c'est pas un bois à s'user les poings dessus, ça... Ça va aller?

Grumpf. Bravo, Hatsue. Comme prévu, tu as fini par réussir à énerver un peu Tetsurou. Le gérant venait de ramener légèrement la tête en arrière dans une expression renfrognée, un peu agacée par la remarque. Cette gamine... Elle n'avait pas idée... Du calme, Tetsurou. T'as été comme ça toi-même durant ton séjour à l'hôpital. Et si ça énervait effectivement le binoclard, il ne pouvait pas totalement lui jeter la pierre sur un comportement que lui-même avait adopté dans le temps... Il était loin d'être aussi patient que le docteur Mao Lin, c'est tout. Ça se ressentait. Il était bien différent de son prédécesseur... D'ailleurs, il n'avait rien demandé, et surtout pas à être son successeur, mais puisqu'on y était, allons-y gaiement et démerdons-nous. Pour l'instant, il se démerdait avec un certain agacement vis-à-vis des derniers propos de cette enfant qui ne lui avaient, malgré tout, pas beaucoup plu.

Depuis que le docteur Mao Lin est mort, je dois m'occuper de pas mal de choses tout seul et c'est pas ces bras cassés de médecins qui vont m'aider à ouvrir la porte aux gens, pour dire les choses franchement.

Et en disant cela il se redressait et se tournait vers le couloir. Attention, Hatsue, un peu plus et il partirait sans t'attendre. Enfin. La patiente attendue était rentrée, elle ne sortirait pas avant un bon bout de temps, les choses étaient dans l'ordre des choses, et c'était le principal.

'Pis, généralement, les pensionnaires arrivent pas par cette porte. On les amène dans le bureau. Mais toi, tu es arrivée toute seule, et je ne sais pas pourquoi, c'est d'ailleurs bien triste. Tes parents t'auront probablement abandonnée avant même que tu ne sois entrée. Comme un nouveau-né laissé dans un panier à une porte en attendant que quelqu'un ouvre et le ramasse... Pauvre gosse.

Tetsurou dramatisait peut-être un peu les choses sur ce coup-là, à présent que son agacement à l'égard de Hatsue s'était changé en une compassion larmoyante —si tant est qu'Ousamu Tetsurou puisse pleurer ; ce n'était d'ailleurs pas le cas, mais croyez bien que le coeur y est—... Mais c'était qu'après avoir connu ses propres parents, il avait un peu tendance à diaboliser Papa-Maman dans les affaires de malades mentaux. Parce que le plus souvent, qui conduisait un enfant de l'âge d'Ookido Hatsue en asile psychiatrique? Ses parents. Et pour quelle raison le plus souvent? Parce que le gosse dérange...

Pah... Dégoûtant.

D'où le "pauvre gosse". Tetsurou considérait à présent la jeune Hatsue avec des yeux tristes derrière ses verres à monture épaisse. Avec cette gueule, ces cheveux mal coiffés et ce dos voûté, avec cette expression de chien battu, il offrait une image absolument pitoyable... Enfin, c'est fidèle à sa nature. Même si Tetsurou ne le faisait jamais exprès, il attirait souvent de la pitié par ceux qui le regardaient, allez savoir pourquoi. Il n'avait pourtant pas envie qu'on le plaigne. À croire qu'ici toute la pitié qu'il pouvait susciter était l'image de sa propre pitié à l'égard de la petite, comme, en règle générale, de tous les patients échoués dans cet hôpital... Aah, sentimentalisme, quand tu nous tiens.

Ah, bon... Ben, pardon... Sans doute que j'ai été maladroit sur ce coup-là... Excuse...

Tetsurou baissa les yeux tout en continuant sa marche dans les couloirs. Effectivement, il avait peut-être parlé un peu vite... Tout le monde ici n'avait pas la haine des parents comme lui, après tout. Un peu penaud, honteux d'avoir éventuellement heurté la sensibilité d'une enfant, le gérant s'engueulait intérieurement, tandis que la petite boudait —tout à son honneur, peut-être bien— dans son dos.

Et bravo, Tetsu, t'as gagné...--" J'aurais mieux fait de me la fermer, une fois encore...

Mmf...

Et Tetsurou de continuer de marcher assez lentement, de sa démarche de Tetsurou... Le dos voûté, et la tête basse, les yeux fixés sur ses pieds qui avançaient sur le sol gris et pauvre à l'apparence si sale. Beurk, tiens, et re-beurk. Dans son dos, Hatsue continuait à parler, se plaignant apparemment des mauvaises indications par rapport à l'hôpital, ce à quoi Tetsurou réagit en tournant légèrement la tête, pour montrer une espèce de profil à la petite, donnant un petit coup d'épaule haussée très brièvement, le sourcil relevé et les dents serrées pour lâcher simplement une espèce de "Hin", à la fois adressé à lui-même et à son interlocutrice.

Bah, je dois bien avouer que sur ce point, t'as raison... C'est que je suis pas le gérant depuis très très longtemps, je sais pas comment l'ancien faisait, il a pas eu le temps de me montrer, disons... Et comme l'organisation et moi ça fait deux, c'en est bien un exemple... Enfin, tu vois ce que je veux dire. Donc, mea culpa à ce propos, c'est vrai qu'il faudrait peut-être que je révise un peu tout ça...

Nouvel haussement d'épaules, alors que Tetsurou s'arrêtait dans le couloir, et se retournait finalement vers Hatsue avec un sourire calme, considérant de sa taille d'adulte la jeune fille qui se trouvait devant lui et qui continuait probablement à bouder.

Enfin...! Dans l'immédiat... Immédiat, ça ne pose pas trop de problème, puisque d'une manière ou d'une autre tu es entrée. J'ai de la chance d'être passé là... Bienvenue à l'hôpital, miss, puisque maintenant c'est ta nouvelle maison comme à nous tous... Va, c'est loin d'être le paradis, mais j'espère que t'arriveras à y vivre tout de même.

Hatsue Suivait le gérant en l'écoutant. Elle n'était peut-être plus cuisinière, mais elle faisait encore un peu la tête. Enfin, un peu, puisque ce brave Tetsurou essayait plus ou moins adroitement de s'excuser. Hatsue avait beau être ce qu'elle était, elle reconnaissais quelqu'un qui était désolé (a priori). Et il faut dire que voir un adulte s'excuser de cette manière si maladroite, c'était un peu attendrissant. Ou alors, il faut rajouter ça sur la liste des étrangetés qui la caractérise... Et puis, il avait l'air d'être un peu débordé, de ne pas savoir comment s'y prendre. Il n'avait pas vraiment l'air d'avoir envie de faire ce travail, et pourtant il s'accrochait. Et s'était admirable, il faut dire, il en fallait du courage, pour ça... Et ça faisait sourire notre petite paranoïaque. Non, elle ne faisait déjà plus la tête, la gamine. Disons que l'impression dégagée par le gérant, de culpabilité dirons-nous, ça avait de quoi attendrir. Et vu comment elle est, il ne lui fallait pas beaucoup.

"Vous en faites pas M'sieur le gérant, c'est que le début. Bientôt, vous saurez comment faire tourner ce genre d'établissement, c'est juste une question de temps..."

Gentille petite chose, encourager Tetsurou comme ça... Elle souriait maintenant. Oui, elle était redevenu la petite gamine qu'elle était à la base.

"Bah, je m'y ferai bien, m'sieur. Ce doit pas être si terrible comme endroit, non ? Tant qu'on me met pas une drôle de machine pour changer mon cerveau sur la tête, ça devrait aller, peut-être... Je crois. Bah, on verra bien de toutes façons~"

Elle le suivait en souriant, tirant sa valise, chantonnant un peu. Un peu trop simple comme fille, peut-être...

[Désolée, méga retard... Et c'est pas génial en plus T.T]

HJ : Shit, j'ai raté des réponses ce week-end, moi. O_o Gomen de répondre tard!^^""



Hm...

Sourire de Tetsurou, alors qu'il continuait de marcher et qu'il avait un léger regard vers derrière son dos. Enfin, évidemment, il ne tourna même pas la tête, alors son regard ne pouvait arriver qu'à peu près sur le côté, et il était clair qu'il ne pourrait pas distinguer clairement Hatsue, mais au moins l'intention était là, et son sourire, on pouvait le ressentir même sans le voir, depars ce petit "hm", et parce que tout simplement, ça s'entendait dans la voix. Si, un sourire ça s'entend, tout le monde le sait!

T'es une bien gentille petite dans le fond, à m'encourager comme tu le fais.

Après tout... Est-ce qu'il le méritait? Ce n'était pas sûr. Il était pour l'instant un bien mauvais gérant, et c'était ce qu'il retenait principalement... Mais Hatsue, par une remarque peut-être naïve et anodine mais qui dans la tête du binoclard prenait tout son sens, lui avait rappelé qu'il essayait de bien faire, sans même avoir pris la peine de le vérifier par elle-même. Elle le croyait en le regardant, c'est tout. Que les gens d'ici sont clairvoyants... Et, oui. Hatsue n'avait pas l'air d'une patiente très simple à cause de sa mythomanie, mais ce qu'elle venait de dire montrait tout de même qu'elle ne pensait pas du tout à mal non plus et qu'elle ne méritait pas qu'on pense tant de mal d'elle. Non. Les fous sont gentils, ce sont des amis et des modèles de sincérité... Même les mythomanes. Tetsurou, qui comprenait les patients plus que quiconque depuis son arrivée dans cette saleté d'endroit, était même bien placé pour le savoir...

Et puis, content de savoir que t'es pas rancunière au point de m'en vouloir encore pour t'avoir indirectement paumée dans cet endroit pas accueillant. Je dois te reconnaître ça, t'es bien bonne avec moi sur ce coup.

Et puis, une dernière remarque par rapport à la dernière phrase de Hatsue, qui, avouons-le, avait encore poussé Tetsurou à sourire, et même à se retenir de rire... Oh non, on n'est pas inhumain, dans cet hôpital. Si ce lieu avait une seule et moindre qualité c'était bien celle-là.

Pour ce qui est des lavages de cerveau et tout le toutime, t'as pas à t'en faire pour ça... C'est des trucs bons pour les gens de dehors, ça. Ici, jamais on ne ferait une chose pareille.