Mao Lin Hospital
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 The new DRAMA guy, POTATO guy.

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Ousamu Tetsurou
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Ousamu Tetsurou


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MessageSujet: The new DRAMA guy, POTATO guy.   The new DRAMA guy, POTATO guy. Icon_minitime1Lun 24 Aoû - 2:59

Nom : Ousamu

Prénom : Tetsurou

Âge : Vingt-trois ans (Né le 3 août).

Raisons de l'internement : -Antécédents : propos étranges et réguliers au sujet des papillons ou autres insectes, à l'égard desquels l'enfant semblait parfois éprouver quelque chose comme de l'amour charnel ; somme toute, du fétichisme, de l'insectophilie.
Comportement très fermé en société, sans entrer dans les détails, à apparenter, si on y donnait un nom, à de la misanthropie ou peut-être de l'agoraphobie.
Investissement compulsif dans le dessin.
-Raison finale : comportement particulièrement inhabituel —acerbe, névrosé, voire violent à l'excès—, suite à une mycose qui a violemment frappé les mains et les bras de l'enfant à l'âge de treize ans.

Fonction : Gérant actuel de l'hôpital.

Façon de dire "Je" : Watakushi.

Façon de dire "Tu" : Ben, ça dépend de la personne.

Accent : Kansai.

Description physique : Alors... Avec tout mon respect, à vingt-trois ans, Tetsurou est laid et ressemble à un vieux. La faute, principalement, à son gros nez en patate, et à ses lunettes épaisses d'une drôle de forme, comme un rond aplati sur le dessus, qui lui assombrissent le visage. Visage par ailleurs très rond, depuis tout petit et qui n'a jamais changé ; bien qu'il soit du genre pas très beau, ce visage lui donne quelque chose de touchant, de "mignon" presque. Ses yeux sont plutôt petits, très ouverts, et très noirs, et très myopes aussi, si bien que sans ses lunettes il n'y voit rien du tout. Tetsurou est la plupart du temps coiffé comme l'as de pique, avec des cheveux très noirs aussi, en bataille, qui se donnent toujours un air sale, et qui, avec ses lunettes sombres et tout le reste, le font un peu ressembler à une espèce de tanuki ou à un chien, ou en tout cas à quelque chose d'animal ; mais de temps en temps, il les rase, drôle de manie car il le regrette toujours par la suite. D'ailleurs, quand il se retrouve avec les cheveux très ras de la sorte, pour le cacher, il porte généralement un drôle de chapeau qui fait penser à celui que portaient les soldats japonais de la Deuxième Guerre. Tetsurou n'est pas très fort —pas le moins du monde à vrai dire—, plutôt chétif et a une santé très relative, parce qu'il vit mal, avec une hygiène et un régime établis à la va-vite, tout en incluant le fait qu'il fume très régulièrement. Même s'il ne l'est pas tout le temps, il a toujours l'air un peu malade... Ça ferait presque pitié, parfois. Mais Tetsurou est une personne qui de toutes façons par son apparence inspire toujours une certaine forme de pitié. Peu résistant, il supporte aussi mal le froid de l'hiver que la chaleur de l'été.

Description caractérielle : Non, Tetsurou n'est pas un malade mental. Il n'y avait que ses imbéciles de parents pour croire ça. Simplement, misanthrope dans l'âme, il rejette tout mouvement de groupe et toutes les règles imposées ; d'un naturel libre, de façon presque excessive ou peut-être plus sensée que la majeure partie des gens, il déteste qu'on le force à passer son temps à quelque chose qui ne l'intéresse en rien quand la vie est si courte. Tetsurou a ses têtes et gère ses relations humaines assez instinctivement, tout en restant extrèmement fermé, presque acerbe, à l'égard de la majeure partie de la société. Enfin, on ne peut pas vraiment savoir puisque dans l'hôpital il n'est pas vraiment question de société.
Qu'en pense-t-il d'ailleurs, de l'hôpital? Il se demande surtout ce qu'il fout à sa tête, lui selon qui cet endroit n'est à l'origine rien de plus qu'une saloperie de prison dans laquelle sont envoyés des innocents qui n'ont rien fait dans la vie sinon manquer de chance, comme ça a été son cas à lui. Selon lui, n'importe qui pourrait être considéré comme fou, et ce n'est que le malheur qui a à l'origine conduit les patients dans le vide-ordures de Mao Lin. Ainsi, il se comporte avec les patients de l'hôpital avec une sympathie constante, une sorte d'attendrissement aussi, et veut au possible rester en bon termes avec chacun d'eux. Pour ce qui est de ses goûts personnels, Tetsurou a toujours aimé les insectes, en particulier les papillons, à un point inquiétant peut-être. Il en possède une collection assez surprenante, des spécimens éthérés qui s'accumulent depuis des années, et lorsqu'un papillon qu'il n'a pas encore attrapé vient lui faire office de proie, il peut aller jusqu'à disparaître pendant des jours pour le chasser. Bien que ces manières paraissent cruelles, il traite en même temps les insectes et les papillons avec un respect presque excessif, une sorte de tendresse et d'admiration mêlées. Ousamushi et les insectes, c'est une drôle d'histoire sans fin... Les femmes? Oh ne me parlez pas des femmes, ou des hommes, ou de qui que ce soit, en matière de relation avec Tetsurou qui relève plus que de la simple amitié. Évidemment, Tetsurou, qui est d'une nature plutôt peureuse de ce côté, même à son âge, ne s'est jamais risqué à "aimer" personne, et est encore totalement innocent, naïf presque, de ce côté-là.
En matière d'hygiène, il y a là un drôle de paradoxe : bien que Tetsurou traite son corps très légèrement et tout à fait à la va-vite, en fonction du temps qu'il lui reste, il attache une très grande importance à la propreté des lieux où il se trouve ; non, pire que ça, il est carrément maniaque à ce niveau. C'est pour ça qu'il passe son temps à faire le ménage dans divers endroits de l'hôpital. Rien que la vue d'une simple tache de café sur une toile cirée l'insupporte... Il est facilement dégoûté par des choses qui à certains paraissent anodines.
Doublement dépendant, Tetsurou est à la fois un gros fumeur et un mangaka tout à fait méconnu, qui ne peut tenir sans noircir quelques pages de dessins régulièrement, sinon quoi il peut se laisser aller à un comportement peut-être pire encore que celui d'un dépendant en manque. Puisqu'il s'agit bien de ça. Le but de ses mangas, si personne ne les lit? Juste faire rire un peu les quelques rares personnes qui auront le privilège de les voir. C'est ce qu'il se dit, même si cette manie de dessiner garde quelque chose d'un peu fou. Pour finir, Tetsurou est d'un naturel colérique qui se révèle très facilement chez lui.

Aime :
-Les papillons
-L'odeur des papillons
-Les insectes
-Les mangas et animes
-Dessiner
-Le café noir
-Fumer
-Jurer
-Les patates et tous les plats à base de patates
-Les petites filles
-Les vêtements amples
-Les manches courtes
-Faire le ménage
-Les bottes
-Les éoliennes
-Voir passer les avions
-L'odeur du tabac
-Les fleurs
-La forêt
-Le vent
-La nature

N'aime pas :
-La saleté
-Les taches
-Les médecins
-Les hypocrites
-Les araignées
-Les pieds nus
-Le lait et tout ce qui est à base de lait
-Les somnifères et les sédatifs
-Le sport
-La brutalité
-L'intolérance
-La société
-Ses parents
-Qu'on le force à faire quelque chose qu'il n'aime pas
-Les nuages et le mauvais temps
-La couleur gris
-Le sable
-La mer
-L'odeur de l'essence
-Les fenêtres et les portes ouvertes
-Le vent
-La nature


Dernière édition par Ousamu Tetsurou le Jeu 11 Mar - 0:53, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: The new DRAMA guy, POTATO guy.   The new DRAMA guy, POTATO guy. Icon_minitime1Lun 24 Aoû - 3:00

Histoire :
ÉCRITS DU DOCTEUR MAO LIN CONCERNANT LE PATIENT N°63, OUSAMU TETSUROU — EXTRAITS DU JOURNAL DE 1999 À 2008

03/11/1999 : Aujourd'hui un nouveau patient est arrivé dans notre hôpital. Il n'est pas bien âgé ; j'apprends qu'il a treize ans, et que comme c'était à prévoir à cet âge-là il nous est confié par ses parents. Mon ami Nakamura, chargé de recevoir nos nouveaux venus, s'entretient avec eux comme de coutume dans une pièce à part, et derrière une vitre qui me laisse voir sans être vu ce qui se passe à l'intérieur, j'observe le petit dernier du moment. Un regard pour les parents d'abord : ils ont un de ces airs de bourgeois coincés dans un monde étriqué et qui ne se fient qu'à des valeurs très superficielles. Je doute déjà rien qu'à leur tête et à leur façon de se tenir, de l'ampleur de la maladie mentale qu'ils prêtent à leur enfant. Mais ils paient bien. Et c'est ma règle : je ne demande rien d'autre. Je m'intéresse enfin à celui qui va désormais vivre chez nous. C'est un enfant malingre, aux cheveux noirs très ras ; il porte des grosses lunettes à épaisse monture et ses deux mains, posées sur ses genoux, sont bandées d'une belle couche de gaze. C'est la seule chose réellement étrange que je peux observer chez lui. J'apprendrai, juste un peu plus tard, que le jeune Ousamu Tetsurou, puisque c'est ainsi qu'il se nomme, souffre en réalité depuis deux bons mois déjà de trichophytie, une sorte de mycose grave. Saleté que ce truc-là, car pour moi qui ai fait médecine, je connais bien ce genre de spécimens : douleurs aux endroits touchés, pustules, fièvre... Et apparemment, dans le cas de cet enfant-là, il avait échappé de peu à l'amputation.
—D'accord, mais... Je peux savoir pourquoi c'est à nous qu'on s'adresse? On est un hôpital psychiatrique, pas un hosto traitant les maladies physiques de cette sorte...
—C'est là le truc. Sous les ordres des médecins, le gamin a interdiction d'utiliser ses mains jusqu'à une guérison totale, et selon ses parents, c'est le comportement inexplicable qu'il a pris alors qui les a convaincus que cet enfant n'était pas normal.
—Ah bon... Le mal physique aurait donc entraîné un mal mental? Tu m'en diras tant...
De derrière ma vitre, pour le moment, je regarde son visage, rien que pour essayer de saisir tout l'"anormal" de ses expressions. Mais d'expressions, je n'en vois qu'une, et plutôt naturelle avec ça : tête baissée, les yeux rivés sur un point fixe dont lui seul connaît l'identité, sans un regard, un mot, un geste pour ses parents et pour mon collègue, il a dans les yeux la haine muette et enchaînée d'un jeune délinquant qu'on aurait emmené au commissariat.

04/11/1999 : Tetsurou est arrivé le soir et comme il est encore jeune, nous l'avons emmené se coucher très vite, si bien qu'hier je n'avais pas encore pu faire connaissance avec lui. D'ailleurs, personne n'avait pu, même ceux qui avaient été en contact avec lui, tout simplement parce qu'il n'avait pas dit le moindre mot ; réaction plutôt normale par ailleurs, quand on se remémore sa tête de la veille, son expression... Tant de choses sur le bout de la langue et pourtant ce visage toujours muet, immobile, on sent bien qu'il sait que s'il parle, personne ne va le comprendre... Depuis que cet hôpital existe, j'en ai déjà bien vu des têtes comme celle-là. Bref, aujourd'hui je me décide à venir lui parler. Pour faire bonne figure, il s'est décidé à sortir dans la cour, à partir du moment où il avait remarqué que plusieurs autres internes aussi sortaient. Mais il s'est assis dans un coin, près de la pelouse, et il ne dit toujours rien. Les genoux repliés, la tête baissée vers le sol, il n'est qu'une petite boule devant laquelle on passe sans la remarquer. Au moins il a trouvé le meilleur moyen pour qu'on le laisse tranquille... Ou presque, puisqu'à présent me voilà devant lui :
—Salut, mon bonhomme...
Il ne fait pas un geste. Comme s'il ne m'avait pas entendu. Je m'accroupis à sa hauteur et je remarque qu'il est en train de suivre des yeux une colonie de fourmis qui lui passe juste devant, imperturbable. Il est vrai que pour les enfants introvertis c'est un bon passe-temps de s'asseoir par terre et d'observer les fourmis... Je retente ma chance :
—Tu es... Ousamu Tetsurou, c'est bien ça?
—Ousamushi*.
—Hein?
—Pas Ousamu. Je m'appelle Ousamushi Tetsurou.
C'est la première fois qu'il dit un mot depuis qu'il est arrivé ici. Je reste interloqué un moment. Il n'a pas bougé, mais il a levé les yeux vers moi, deux petits yeux noirs qu'il s'efforce sans beaucoup de conviction de rendre inexpressifs. De la conviction, il y en a en tout cas dans ses paroles, et il me corrige par une insanité sans hésitation, très sûr de ce qu'il dit. Mais une insanité reste une insanité et contrairement à certains, je n'aime pas entrer dans le jeu des enfants fous.
—Non, Tetsurou, c'est faux, ce que tu me racontes... Tu t'appelles Ousamu Tetsurou, ton nom de famille est Ousamu, pas Ousamushi...
Il ne dit rien. À se demander s'il a compris ou s'il se maintient dans ses idées folles. Il s'est remis à fixer les fourmis, mais a dû très vite arrêter car la colonie toute entière était passée devant lui et qu'à présent, plus aucune bestiole ne se ballade au sol. Il reste silencieux un instant, et on voit comme un peu de déception dans ses yeux. Et puis, au bout d'un moment, il se décide à nouveau à m'adresser la parole :
—'Faut pas me laisser rester ici, docteur.
—Ah non? Et pourquoi ça? Si tes parents t'ont amené ici c'est que...
—Mes parents, ils se fourrent le doigt dans l'oeil jusqu'au coude, ils se sont toujours fourré le doigt dans l'oeil en ce qui me concerne, ils m'ont jamais compris... Ils croient que je suis fou... Mais je le suis pas, docteur. Alors je resterai pas dans cet endroit horrible.
—Comme ça, tu n'es pas fou?
—Non, docteur.
Là aussi, c'est dit avec une parfaite conviction. Et s'il ne s'agissait pas d'un patient de mon hôpital psychiatrique, ses paroles ne laisseraient quasiment pas de place au doute. Je repense à la tête qu'il tirait hier, et à la tête de ses parents. Personnellement, je n'en sais rien... Mais c'est vrai que de cet image-là, de parents à enfant, ne se dégageait absolument aucun semblant de compréhension... Je reste hésitant un instant.
—Tu sais que tes parents t'ont amené ici parce que tu t'es comporté de façon anormale... Que tu as été violent, gratuitement méchant avec tes soeurs, que tu as failli tuer le chat de la maison, et que ton espace vital était dans un désordre ambiant... Que tu as refusé de manger et que tu ne dormais presque pas, et que de temps en temps on t'entendait hurler sans raison...
—Ça va, hein, je sais ce que j'ai fait.
Il baisse les yeux d'un air renfrogné et croise les bras. Ses mains, ainsi bandées, paraissent encore plus grandes.
—Ils comprennent pas. C'est parce que j'en avais marre.
—Mais marre de quoi?
—De plus pouvoir dessiner.
Silence. Alors comme ça, il dessine. Ça expliquerait peut-être sa myopie, quelque part. Tetsurou continue. Il a l'air malheureux rien qu'à parler des choses qui lui manquent.
—Même les insectes, je pouvais plus les toucher. Je pouvais pas les prendre dans mes mains pour les mettre dans l'éther, parce qu'ils tenaient pas dans ces affreux bandages, ou pire, je les écrasais... J'fais collection des insectes, docteur, et des papillons surtout... J'ai amené mon filet avec moi... Mais un papillon c'est délicat, c'est l'un des êtres les plus délicats sur terre, alors vous imaginez, si je ne peux pas utiliser mes mains...
—Attends une minute... Ce n'est tout de même pas une raison pour...
—Ça fait des mois que cette saloperie me prive de tout ce que j'aime!
Cette fois il a carrément relevé la tête vers moi et il me fusille du regard. Je ne le comprends pas. Je ne vaux pas mieux que ses parents à ses yeux. Le message est clair.
—D'accord, j'ai pas très bien agi ces derniers temps, j'ai peut-être pas assez pris sur moi aussi. Mais merde, quoi! Qu'est-ce que vous voulez qu'un gosse fasse? Qu'il reste toujours bien sage dans son coin et qu'il se comporte en adulte responsable! Alors dans ce cas, docteur, c'est plus un gosse!
Un raisonnement très clair avec ça, pour un enfant de son âge. Là encore, ça laisse à douter de sa folie. Et comme il voit que je ne dis rien, il ne se dégonfle pas. Il continue, toujours avec cette même certitude :
—J'me suis pas comporté très normalement ces derniers mois, mais vous verrez, dès que je serai guéri et qu'on m'aura retiré mes bandages, vous verrez que je suis pas fou!
Je me vois obligé de le laisser là-dessus. On m'appelle. N°55 fait une crise. On ne traîne pas dans ces moments-là... Tetsurou me laisse partir et il n'a pas l'air mécontent que je lui fiche la paix... Drôle d'enfant que celui-là. Il me laisse songeur. Il a plus l'air d'un grand rêveur que d'un fou. Mais les faits sont là, les faits et l'argent de ses parents, et tout cela restera toujours plus fort, malheureusement pour lui, que l'opinion du petit Ousamu. "Ousamushi" comme il se nomme lui-même... Quel drôle de nom. J'aurais dû me douter, à l'entendre dire cela, et à le voir observer ainsi les fourmis, qu'il aimait autant les insectes...
*Jeu de mots : "mushi" signifie "insecte". D'autre part, "osamushi" est le nom japonais d'un insecte particulier, appelé en français "carabe blaptoïde".


10/11/1999 : Il est très rare que Tetsurou m'adresse la parole. D'ailleurs il est très rare qu'il adresse la parole à qui que ce soit. De temps en temps, on sent qu'il observe quelqu'un, tel ou tel malade du coin, qu'il le regarde, mais impossible de savoir ce qu'il pense... Mais comme aujourd'hui cela faisait une semaine qu'il était arrivé chez nous et qu'il était temps qu'on lui refasse ses bandages, j'ai voulu assister l'infirmière dans cette opération afin de constater moi-même l'étendue des dégâts. J'ai l'impression que Tetsurou ne m'aime pas. Je lui aurai probablement fait une mauvaise première impression il y a quelques jours, lorsque j'avais tenté de faire la conversation. Ses positions restent les mêmes : il est clair qu'il pense toujours qu'il n'est pas fou... Et donc, bien évidemment, il me donne tort, il nous donne tort, à moi et à ses parents. Sa conviction a parfois quelque chose d'inquiétant, et, alors que l'infimière lui retire en déroulant doucement ses vieilles bandes de gaze, il ne cesse de me regarder fixement, d'un regard haineux qui semble dire : "Tu vas voir ce que tu vas voir, ça ne saurait tarder." Mais pour l'instant le délai reste celui qu'il m'a indiqué : il porte toujours ses bandages, il est toujours malade et n'a toujours pas retrouvé, surtout, l'usage de ses mains, et pour ces raisons, d'après ce qu'il m'a dit lui-même, rien pour l'instant ne changera. J'aimerais bien voir si sa guérison va vraiment modifier quoi que ce soit dans son comportement. Pour l'instant, il est assis avec moi à ses côtés tandis que notre infirmière va chercher de quoi renouveler les pansements, et il fait le con. Il se met à me regarder avec un sourire presque cruel, exhibant au possible ses bras nus à l'apparence repoussante, couverts de pustules et sanguinolents, rougeauds, on ne dirait pas un membre humain... Mais il s'agit bien de ça. Voilà jusqu'à quoi peut vous mener une maladie. Ce qui fait tout de suite un peu moins sérieux, c'est que Tetsurou joue à appuyer sur ses pustules et à passer ses doigts allègrement sur la peau de ses bras meurtris par la mycose, en enfonçant un peu de temps en temps. Il me regarde. Il me provoque. Il cherche à me dégoûter, à me faire protester d'une quelconque manière.
—Regardez, regardez... C'est dégueulasse, hein?
Je ne dis rien. Cet enfant ne m'aime pas. C'est clair. Fou peut-être, Tetsurou n'est en tout cas pas bête, et même, je pourrais le dire, particulièrement lucide, il me semble. Et parce que peut-être, selon lui, j'ai quelque chose à me reprocher, au moins à son sujet, il ne m'aime pas. Et s'il fait le con, c'est tout simplement pour se venger. À sa façon...
—Regardez! Si j'appuie de ce côté-là, ça ressort par l'autre!

02/01/2000 : Les soins de Tetsurou s'éternisent et il est de plus en plus irritable. Il est bien ainsi que ses parents nous l'avaient décrit. Ce matin Kawahara-san est montée dans sa chambre pour vérifier qu'il n'avait besoin de rien et parce qu'il n'était pas descendue prendre le petit déjeuner bien que nous ayons frappé à la porte à plusieurs reprises. Comme les fous sont des gens qu'il ne vaut mieux pas trop contrarier tout de même, nous l'avions laissé. Mais toute la matinée il n'a pas donné le moindre signe de vie et cela commençait à nous inquiéter... Kawahara-san m'a dit avoir trouvé le petit assis par terre avec devant lui une feuille de papier et un stylo à encre. La plume était complètement tordue et Tetsurou baissait la tête, avec dans les yeux un regard à faire peur. Il a demandé à Kawahara-san ce qu'elle lui voulait, levant la tête vers elle avec une expression d'animal sauvage, et lorsqu'elle a commencé à lui expliquer qu'on s'inquiétait pour lui, il lui a proprement dit d'aller se faire foutre. Tetsurou est, nous avons pu l'observer les rares fois qu'il acceptait de parler, un enfant plutôt vulgaire ; étrange paradoxe quand on voit à quoi ressemblent ses parents. Comme elle est de nature attentionnée, Kawahara-san a voulu insister, et on a entendu Tetsurou hurler dans tout l'hôpital...
—J'ai besoin de rien, bordel de merde, foutez-moi la paix!
Et puis il avait ajouté, immédiatement, tout d'un bloc, comme il devait l'avoir sur le coeur depuis longtemps déjà :
—Quitte à vous foutre de ma gueule comme vous l'avez fait en m'accueillant ici, faites-le COMPLÈTEMENT, n'allez pas me faire croire que vous intentions sont bonnes!
Et puis il s'était levé, et le claquement rageur de la porte résonna aussi dans toutes les chambres voisines.
—Barrez-vous, j'vous dit!

23/02/2000 : Cadeau! On a enfin enlevé à Tetsurou ses bandages. Il est à présent tout à fait guéri et peut de nouveau utiliser ses mains comme il l'espérait. Je dois avouer que moi aussi, j'attendais ce jour, moi aussi, avec une certaine impatience. J'attendais de voir... Tetsurou me l'avait tellement fait comprendre. Par ses paroles. Par ses regard incendiaires. "Vous verrez que quand je ne serai plus privé de ce que j'aime, je n'aurai plus rien d'un fou." Et s'il disait vrai? ...Non. Le plus grave, c'est que, qu'il ait dit vrai ou pas, ça ne changera jamais rien pour lui. Ici il a été amené par ses parents, ici il on me paye pour qu'il reste, et ici il restera. Parce que ce n'est ni à lui, ni, paradoxalement, à moi de décider qui est fou ou pas, parmi les patients de cet hôpital. Cette décision a été prise et restera au-dessus de nous, au-dessus de cet espace hermétiquement fermé.
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MessageSujet: Re: The new DRAMA guy, POTATO guy.   The new DRAMA guy, POTATO guy. Icon_minitime1Lun 24 Aoû - 3:01

24/02/2000 : Ce soir, je dois avouer qu'il a fait fort. Lorsque j'ai pu enfin retourner dans mes quartiers pour prendre un repos bien mérité, à la nuit tombée, j'ai vu une pile de feuilles posées sur mon bureau, des feuilles recouvertes de cases et de bulles à l'encre noire. Un manga... C'est pas vrai! Tetsurou m'a dessiné un manga. De toute la journée, il n'a occupé son temps qu'à se défouler sur le papier, du matin au soir, ne sortant que pour prendre les repas. Se laver, même pas. Et, il était vrai, lorsqu'on pouvait l'entrevoir, un sourire illuminait son visage. Il ressemblait à n'importe quel enfant de son âge en état de bonheur tout simple. Rien à voir avec le Tetsurou que j'ai toujours connu jusqu'à présent. Disait-il donc vrai à propos de son état? Je doute encore... Ce garçon-là m'intrigue beaucoup. Bref, il a donc dessiné toute la journée, ça ne pouvait pas se louper. Mais si j'avais su, grands dieux, qu'une partie du fruit de sa frénésie de cette journée s'adressait à moi! Il a dessiné vingt-deux pages, ni plus ni moins, avec une application toute particulière. À l'encre noire c'est très beau, on dirait que c'est imprimé... Il n'est pas encore extrèmement doué dans tous les détails du dessin, bien sûr, à son âge c'est normal, mais il a une façon bien précise de capter les visages, les regards, les expressions... C'est ce qui se reconnaît le plus chez lui. Que raconte son manga? Il relate la vie d'un papillon de la naissance jusqu'à sa mort, une mort douce, une mort dans l'éther, une mort en s'endormant, presque sans sentir l'aiguille qui nous transperce le coeur... Il a représenté le papillon comme une jeune fille nue avec des ailes, d'une beauté unique à ses yeux. C'est sans aucun doute un sujet qui lui tient à coeur pour qu'il puisse le représenter ainsi avec tant d'inspiration... Il a signé "Ousamushi", en bas de chaque page, et il a ajouté à la fin de la dernière page : "Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, c'est un jeu de mots, pas une folie." Ça me fait sourire malgré moi. Je dois reconnaître que même si c'est noté de façon désagréable, il a bonne foi. Après plusieurs lectures, je décide de conserver précieusement ces documents. Oui, car il s'agit bien aussi de documents, qui pourraient s'avérer très utiles pour confirmer si besoin est la folie de Tetsurou. Son manga a quelque chose de très personnel, on sent que ce qu'il dessine vient des mains et du coeur et rien d'autre. Pour l'instant je l'ai lu comme un divertissement, mais il faudra que je garde un oeil, peut-être, sur cette histoire de papillons. Pour le reste, je n'ai rien vu qui me semble étrange... Non, au contraire, c'est novateur de la part d'un enfant, plein de raisonnements pleins de bon sens, et bien écrit pour ce qui est des textes. Est-il vrai qu'en matière d'art, les aliénés sont plus inspirés que les autres? Ou peut-être est-ce, au contraire, que les plus inspirés de tous sont un peu plus fous que la norme...

27/03/2000 : C'est le printemps! Et nous avons de la chance : il commence bien cette année. On commence à faire du jardinage dans le marais. Tetsurou, lui aussi, a beaucoup de chance : un papillon nous a fait l'honneur de venir voler dans la cour intérieure au moment où il regardait par la fenêtre. Il ne l'a pas loupé, avec ça.
—Un zéphyrus! Y a un zéphyrus dans la cour!
Et voilà qu'on le voit sortir en trombe de sa chambre, filet en mains, poussant les gens qui ont la malchance de se trouver sur son passage pour qu'ils lui laissent le chemin. Il a l'air aussi excité qu'un petit garçon au matin de Noël. Il est certain que même s'il a des valeurs très personnelles, au moins, il aura eu raison sur ce point : à présent qu'il peut de nouveau faire ce qu'il aime, il ressemble vraiment, par moments, à n'importe quel enfant ordinaire. Le voir faire le fou comme ça dans les couloirs de l'hôpital, cela efface justement toute idée de folie qui pourrait exister chez lui.
—Un zéphyrus, un zéphyrus, un shijimi vert! J'vais l'attraper...
Le voilà à courir après un but que lui seul comprend, parlant dans une langue que lui seul comprend, le voilà qui fend le couloir du rez-de-chaussée, il s'est arrêté de crier, il ne vaudrait mieux pas effrayer le papillon... À présent qu'il est sorti, il va très lentement, calmement, consciencieusement, il a repéré son "zéphyrus", il le suit des yeux... Un pensionnaire sort, il crie après Tetsurou pour lui dire bonjour, le papillon s'enfuit, Tetsurou l'engueule... À présent le petit papillon vert est passé par-dessus le petit grillage dans lequel on a pratiqué une porte par laquelle seuls les membres du personnel sont en droit de passer... Notre cuistot rentrait justement avec un sac de courses... Et en un éclair, on a vu Tetsurou profiter de l'ouverture de la porte pour s'enfuir de l'espace de l'hôpital, poursuivre encore le papillon...
—Tetsurou! Reviens maintenant! Tu n'as pas le droit d'aller plus loin!
—C'est trop dangereux!
On crie par les fenêtres. Tetsurou est loin et on donne du poumon. Il se retourne, nous regarde, son "zéphyrus" s'éloigne un peu plus encore... Du moins on imagine, à présent, il est impossible de le voir... La petite créature verte se fond dans les arbres du petit bois qui fait partie du monde inconnu, ce monde hors de notre espace à nous... L'espace de l'hôpital... Tetsurou ne revient pas. Il s'est arrêté mais il ne se retourne pas complètement. Nous sommes tous sur nos nerfs ; comment le faire revenir? Pour l'instant, aucun mouvement depuis la fenêtre, il s'agit de ne pas l'effrayer, quelquefois, il ressemble à un animal sauvage... Un petit animal craintif qu'il faut traiter avec délicatesse... Alors je me souviens de son manga du 24 février. Dedans il racontait la vie d'un papillon... Il me faisait par petites touches des révélations quasi-documentaires sur ce sujet qui le passionnait... Il disait...
—Tetsurou! Tu sais pourtant que les papillons reviennent toujours au même endroit que là où ils se sont posés une première fois! Tu sais... Ils marquent le chemin avec leur odeur... Il va revenir, ton shijimi vert, alors rentre maintenant! Tu l'attraperas plus tard!
—Il s'est pas posé!
Enfin il se décide à répondre. Quand il crie sa voix porte étrangement loin.
—Cette cour de merde, c'est pas un endroit pour les papillons! Il aime pas cet endroit... Il reviendra pas! Pas ici! Alors j'vais le chasser plus loin!
Et le voilà qui tourne des talons et qui s'enfuit. Qui s'enfonce dans le bois...
—Tetsurou! Reviens tout de suite! Nakamura, va le poursuivre, nom de Dieu!
—Peu importe combien de temps ça me prendra, je l'attraperai! Je reviendrai que quand ce sera fait!
—Tetsurou, merde!
Il a disparu. On attend jusqu'à ce qu'on puisse voir Nakamura sortir en trombe par la même porte pour partir à sa recherche.

29/03/2000 : Tetsurou n'est pas revenu depuis avant-hier. Nakamura ne l'a pas trouvé. Tour à tour, nous sommes partis le chercher dans le bois, mais personne n'a pu trouver sa trace. C'est un enfant si petit... Nous sommes tous très inquiets. Un enfant seul dans une forêt quasiment deux jours, et sans manger, peut-être sans dormir, sans abri... Combien de chances de survie peut-on lui prêter? Très peu, probablement... On n'a pas prévenu ses parents. Pas tant qu'on ne l'aura pas retrouvé, lui... Ou tout simplement son corps. De toutes façons, en nous le laissant dans cet hôpital, Monsieur et Madame Ousamu ont bien assez prouvé qu'ils ne tenaient pas à leur gosse. Ici, c'est un endroit qui existe essentiellement pour se débarrasser des gêneurs... Rompre les ponts avec eux...
Je reprends la plume pour exprimer mon soulagement. Tetsurou est revenu en fin d'après-midi. Tout seul, de son plein gré, par la grande porte centrale, en frappant comme un visiteur. Il a dit "tadaima" et on l'a précipité dans la salle à manger pour lui donner quelque chose de chaud. On l'accable de questions, de remarques... Il nous a fait une de ces peurs! Il n'a pas intérêt à recommencer... Il n'a pas trop faim? Il n'a pas trop soif, ni sommeil? Il n'est pas blessé? Est-ce qu'il se rend compte de ce que ça fait que de voir un enfant disparaître pendant deux jours? S'il faisait ça chez lui aussi, pas étonnant qu'il soit aussi maigre... Deux jours sans manger... À passer son temps à courir dans un endroit totalement inconnu... Tetsurou reste silencieux. Il mange, et il ne répond à rien parce que ce sont là des sujets qui ne l'intéressent pas le moins du monde. Il mange. Il boit. Il refuse le lait. Et puis finalement quand il a l'estomac plein et que nous sommes à court de questions, lorsque le silence se fait, il déclare avec un sourire satisfait, le plus naturellement du monde :
—Je l'ai attrapé. Et un autre zéphyrus aussi. Un jaune.
Le papillon! Ce foutu papillon, on l'avait presque oublié. Tetsurou saute du banc où on l'avait assis, il ouvre une espèce de petite boîte cylindrique qu'il avait accroché à sa ceinture, et il en sort, le plus délicatement du monde, les deux papillons qu'il a attrapés, tous deux enveloppés minutieusement dans des petits triangles de plastique fin.. C'est pourtant vrai qu'ils sont beaux. On renonce à le gronder. On s'émerveille, ou on feint l'émerveillement. Il refuse qu'on les touche, même à travers le plastique. Il les regarde amoureusement, vraiment amoureusement, et puis il lève les yeux vers nous, comme en plein milieu d'un souvenir.
—Leur odeur... Quand je les avais attrapés...
En se rappelant de cela, "leur odeur", il a l'air au septième ciel.
—C'était bon... C'était trop bon... Ils sentent tellement bon... Les papillons... Ils sont doux, ils sentent bon... Y a pas d'odeur plus exaltante sur terre...
Il plisse les yeux, il sourit, en tant que médecin je crois même distinguer certains signes d'excitation. Ma parole, il a l'air en pleine rêverie érotique. Je le considère d'un air un peu suspect. C'est de papillons qu'on parle, tout de même... Il est vrai que ses parents avaient mentionné ça à Nakamura aussi... Il me le rappelle sous cape... "Propos étranges et réguliers au sujet des papillons ou autres insectes, à l'égard desquels l'enfant semblait parfois éprouver quelque chose comme de l'amour charnel", c'est ce qu'il avait noté dans son rapport... Juste histoire de noter quelque chose, m'étais-je dit alors... Et pourtant, l'information se vérifiait sous mes yeux... Mais déjà je dois laisser ces pensées étranges pour une nouvelle surprise : c'est moi que Tetsurou regarde à présent, fixement, et il sourit... Un vrai sourire cette fois, rien à voir avec ces sourires étranges et cruels qu'il m'adressait toujours de coutume...
—Docteur... Chuis heureux!
Je souris à mon tour. Je ne dis rien. Je sais que ce n'est pas grâce à moi. Mais à présent qu'il me dit ça comme ça je sais qu'il n'y a plus rien à regretter de cette histoire. Nous avons tous eu peur mais il est revenu sain et sauf, et mieux que ça, "heureux". Car il paraît évident qu'il ne l'avait jamais vraiment été depuis qu'il est arrivé chez nous. Ou peut-être cette autre fois aussi, celle où, recouvrant l'usage de ses mains, il avait enfin pu se laisser aller à nouveau à dessiner des mangas...
—Oh, et puis regardez! J'ai attrapé ça, aussi!
Et le voilà qui, encore une fois avec un comportement très naturel d'enfant, sort de sa boîte un insecte noir, repoussant, un gros coléoptère à mandibules qu'il tient serré entre ses deux mains, comme si cet affreux insecte allait se mettre à se débattre sauvagement... Mouvement d'appréhension générale. Quelques interjections de dégoût. La mienne en particulier. Ça fait rigoler Tetsurou : il voit que ça me dégoûte, il en profite pour me le fourrer encore plus sous le nez.
—C'est un necrophorus vespillo. Docteur, j'ai besoin d'éther, maintenant.
Ce qu'il me dit là, avec tant de certitude en lui-même, d'assurance, me surprend un peu. Je ne sais même pas ce qu'il veut en faire.
—De l'éther? Mais qu'est-ce que tu pourrais bien faire avec?
—'Faut que je le naturalise! Vite, il a déjà bien assez moisi dans cette boîte... 'Pis merde, on est dans un hôpital, vous devez bien avoir de l'éther, non?

31/03/2000 : Aujourd'hui, un nouveau manga m'attendait sur mon bureau. Douze pages. La courte histoire d'une créature étrangère aux humains, qui parle un langage différent d'eux, vit une vie différente de la leur, mange autrement, dort autrement, a d'autres valeurs... Une créature que les humains craignent, ou évitent, ou regardent comme une bête de foire, ou cherchent à apprivoiser... C'est dur la vie d'une créature comme ça, au milieu d'humains d'une intolérance affreusement rigide... À la fin de ma lecture, je reste coi. Les dessins de Tetsurou sont le signe même qu'il me nargue. Il NOUS nargue, plutôt. La "créature" de son manga nargue les "humains" qui l'ont envoyé dans un zoo. Quelle lucidité... Ça ne peut pas être qu'un hasard, n'est-ce pas? Et pourtant... Quel enfant fou serait capable d'un raisonnement pareil? J'ai un peu peur de comprendre. On dirait que Tetsurou essaie de me faire comprendre par ses mangas qu'il n'est pas fou. Ce serait donc la façon qu'il a choisie pour le faire? Je ne dis rien. Est-ce qu'au moins il pige que même me le prouver ne changerait rien à sa situation? En tout cas, pas question que j'admette quoi que ce soit pour le moment. C'est encore une sorte de guerre entre lui et moi. Et puis, pas question non plus que j'admette à un aliéné qu'il n'est pas fou à cause de quelques pages suspectes. Si ça se trouve, SI ÇA SE TROUVE, je me fais juste des idées. Rien n'est encore sûr... Puisque tu veux que j'entre dans ton petit jeu, Tetsurou, sache que je ne me rendrai pas si facilement...

10/04/2000 : Tetsurou semble vexé que je n'aie rien dit de son manga. Pas la moindre allusion, depuis des jours. Ça l'énerve. Il se donne probablement l'impression d'avoir perdu une bataille... Puisqu'il cherche la guerre... Mais j'en ai vu d'autres, mon vieux... En attendant, ça l'énerve. C'est pourquoi, à mon égard, ces derniers temps, il s'est montré d'assez mauvaise humeur. Je ne sais si c'est lié à ça mais aujourd'hui, au détour d'un couloir dans lequel il s'était assis après le déjeuner pour une raison que lui seul connaît, tout simplement par intuition peut-être, le voilà qui m'interpelle :
—Hey, docteur! Les gens s'emmerdent, ici.
Je ne dis rien. Je passe mon chemin. J'ai mieux à faire. Qu'est-ce qu'il veut que je lui réponde, de toutes façons?
—WHO! Vous m'écoutez, oui? J'vous dis que les gens s'emmerdent!
—Et tu sais ce qu'il leur faudrait, peut-être? Vas-y, propose des solutions, je t'attends.
J'ai un peu perdu patience. N'empêche que Tetsurou n'a rien à dire. Bingo. Au moins j'ai réussi mon coup cette fois, il n'avait, en vérité, rien à proposer. Il croise les bras, tape de son pied par terre d'un air rageur, et détourne la tête pour ne plus me regarder. Il rumine, il me semble, j'entends des grommellements derrière moi. Mais là, au moins, il a eu mauvaise foi. C'est très clair qu'il n'avait rien à dire, rien derrière ses mots menaçants ; s'il avait eu la moindre chose à me répondre il l'aurait dite. Depuis le temps que Tetsurou est chez nous je sais qu'il est comme ça...
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MessageSujet: Re: The new DRAMA guy, POTATO guy.   The new DRAMA guy, POTATO guy. Icon_minitime1Lun 24 Aoû - 3:01

15/04/2000 : Première sortie au marais depuis que Tetsurou est arrivé. Et c'est un peu lui qui en est la cause, qui sait? En tout cas c'est un divertissement pour nos pensionnaires : notre cher n°63 ne pourra plus dire qu'ils s'ennuient. En effet les sorties sont si rares qu'elles mettent tout le monde en liesse ; c'est une méthode un peu mesquine et immorale, je l'accorde, mais si on les laissait sortir plus souvent le marais rentrerait lui aussi dans leur monotonie et il faudrait trouver un autre moyen de les divertir. Peut-être plus chiant encore que de les sortir dans le marais. Parce que promener une tripotée de malades mentaux, mine de rien, ce n'est pas de tout repos. On a beau toujours s'y mettre à plusieurs, cela nous coûte. On prend donc le soin de faire un speech à nos fous, comme avant chaque sortie, pour rappeler à chacun les règles de sécurité, si tant est qu'ils les suivent. Lorsqu'on demande —comme à la fin de n'importe quel speech— s'ils ont des questions, Tetsurou rompt l'habituel silence qui s'ensuit en levant la main :
—Est-ce que j'aurai le droit d'emporter mon filet à papillons, pendant la sortie?
La réponse nous semble toute naturelle. Un fou, ça ne se contrarie pas, à plus forte raison un enfant, et s'il tient à quelque chose, autant ne pas lui refuser. D'autant que ça ne gênera personne, qu'il l'emporte, son filet, s'il y tient tant. On dit oui. Le visage de Tetsurou s'illumine. On est content, au moins avec lui on aura la paix pour un petit moment maintenant que nous l'avons satisfait. Enfin... Si on avait su... Car en réalité Tetsurou n'avait pas en tête que l'idée symbolique d'emporter un objet auquel il tient avec lui. Non, il voulait réellement s'en servir. Seulement, de notre côté, depuis l'histoire de l'autre jour... Pas question, évidemment! On refuse fermement, on le gronde, on l'attrape par les bras, on le retient, il se débat, je dois le ramener personnellement à la maison plus tôt que les autres, tant cette désillusion l'a mis en colère. Sur le chemin du retour il se laisse entraîner plus facilement. Mais il n'a pas perdu de sa colère, loin de là :
—'Faut vraiment prendre les gens pour des cons pour les autoriser à sortir avec un filet à papillons, si c'est pour leur interdire ensuite de s'en servir!
Évidemment... Il a raison et encore une fois son raisonnement laisse vraiment à douter de ses problèmes mentaux. Il se tourne alors vers moi avec cet affreux sourire qu'il m'a toujours réservé depuis son arrivée :
—Ou plutôt, pas pour des cons, je devrais dire pour des aliénés... Des fous, si vous préférez... Parce que c'est bien pour ça que vous nous prenez, pas vrai, docteur? Pour des fous...
Le soir même, voilà que j'ai droit sur mon bureau à un nouveau manga, de cinq pages cette fois, sur lequel Tetsurou s'était mis à travailler dès notre retour à l'hôpital. Il parle cette fois des gens sur qui l'on s'amuse à coller des étiquettes pour les classer dans la société. Il est certain à présent que quand Tetsurou dessine, il travaille au ressenti. Il faut dire que ça doit être une sorte de clé de son inspiration... Ça a toujours de l'importance, pas vrai? Je m'arrêterai là pour aujourd'hui, en notant tout de même qu'en cette journée, Tetsurou semble avoir décidé de me faire douter particulièrement de sa folie...

17/07/2000 : Tetsurou s'était tenu tranquille pendant quelques mois ; on pensait avoir enfin la paix avec lui... Mais non. Ce matin, il nous avait fait une nouvelle surprise... Et probablement la pire de toutes. On se lève, et on voit que des pensionnaires sont déjà sortis de leur chambre. Ce qu'ils font? Ils sont tous attroupés devant les murs, les murs des couloirs, des pièces communes, de tous les locaux ; ils lâchent des rires, des exclamations... Il me faut m'approcher un peu pour comprendre la raison de toute cette agitation. Les murs sont couverts de planches de manga. Des semaines et des semaines de planches, des histoires en bazar, dans lesquelles l'auteur semble avoir tout donné pour arracher des sentiments à son lecteur, quitte à employer des blagues idiotes, à caricaturer les visages, ou à utiliser des procédés plus cinématographiques que graphiques tout court... Une véritable invasion de mangas, des pages et des pages qui noircissent nos murs, et je fais la grimace rien que de penser au temps que ça prendra pour tout nettoyer... Chaque page est signée Ousamushi. Évidemment. Ça ne pouvait être que lui...
—TETSUROU!
Je me rue dans sa chambre en espérant bien l'y trouver. J'ai de la chance. Appuyé sur son balcon, il regarde les fenêtres de l'aile d'à côté, comme s'il pouvait y distinguer quelque chose. Il sourit. Il est très satisfait de sa connerie. Il se tourne vers moi comme j'ai fait beaucoup de bruit en entrant :
—Ah, docteur! Z'avez vu, hein? Ça vous plaît?
Il se rit encore de moi, ma parole! Je le fusille du regard, je l'attrape violemment par le bras pour l'arracher à son balcon, il se débat un peu, il n'aime pas ce geste-là. Mais sur le moment, je n'en ai absolument rien à faire. Il est grand temps qu'il tire les conséquences de ses conneries, ça commence à bien faire!
—Je peux savoir ce qui t'a pris, cette fois? Hein?
—Ça ne vous plaît pas?
Sa mauvaise foi m'insupporte. Je me baisse vers lui et je le prends par les épaules, en le secouant par à-coups pendant que je lui parle, tout en le regardant dans les yeux.
—Ça commence à suffire, là, ton petit numéro de vengeance personnelle! Je sais bien que tu m'en veux de t'avoir accepté ici, que tu nous en veux à tous de t'empêcher de faire à ta guise, mais un asile de fous, ce n'est pas la foire, et crois-moi, tu es loin d'être le plus malheureux ici! Et de toutes façons, quoi que tu fasses, ça ne changera rien à ta situation, alors arrête immédiatement, tu m'entends? Je veux que tu arrêtes tout de suite ces conneries et...
—Hey! Je voulais juste les amuser, moi!
Je le lâche. Ça me surprend un peu. Il se débat pour que je lui fiche la paix et me considère bien en face en m'affrontant du regard.
—Je vous l'ai dit, non? Ils s'emmerdent, vos fous, c'est à croire que vous ne prenez jamais le temps de voir comment ils vont! Ça crève les yeux, tous les jours ils s'emmerdent, vos sorties les emmerdent, alors il faut bien trouver quelque chose qui les divertisse un peu!
Je ne dis rien. Il est énervé, il est très sûr de ce qu'il dit, il est sincère, c'est certain. Nouveaux éclats de rires de "nos fous" dans le couloir. Tetsurou a un petit bout de sourire triomphant sur le visage.
—Vous entendez? Ils RIGOLENT! Honnêtement, docteur, vous les entendez souvent rigoler, les gens, ici?
Décidément rien à dire. D'accord, il a gagné. Ce coup-ci, il a raison, quoi que ça implique. Je renonce dans un sourire :
—C'est vrai qu'ils ne rient pas bien souvent... D'accord, Tetsurou, tu avais raison.
Je refais néanmoins un peu la grimace, en pensant à mes murs, et j'ajoute :
—Enfin, tout de même, tu ne fais pas dans la dentelle, toi, quand tu décides de rompre la monotonie!
—J'fais à ma façon, réplique Tetsurou, et il va s'asseoir sur sa chaise pour jouer, presque consciencieusement, avec deux pommes de pin qu'il a ramassées quelques jours plus tôt près du marais.
—Et puis, ajoute-t-il sans me regarder, si j'avais demandé l'autorisation, vous m'auriez pas laissé faire, alors...

03/11/2000 : Aujourd'hui, c'est le jour anniversaire de l'arrivée de Tetsurou dans notre hôpital. D'ailleurs, il y a trois mois, Tetsurou a eu quatorze ans. Un jour absolument comme les autres, il n'a rien dit, on n'a rien dit non plus, juste quelques allusions. Mais lui, il semblait n'en rien penser... S'en moquer éperdument... Au moins c'est un fait et on le sait, rien d'autre n'est vraiment important, en fin de compte. Mais ce soir, Tetsurou m'avait préparé un autre manga. Même longueur que le premier. Vingt-deux pages. Et ce manga-là, en matière de doute et de dénonciation, est probablement le pire de tous. Il raconte une histoire s'étant passée exactement un an plus tôt... Et cette fois, il a décidé de faire dans le concret. Je me vois dessiné sur le papier, je le vois lui —il ne se gâte pas vraiment d'ailleurs en matière d'autoportrait, mais ça n'a pas d'importance—, je vois ses parents... Dès les premières pages je me sens mal à l'aise... Il ne m'a vu pourtant que le soir de son arrivée... Il ne pouvait pas savoir... Pas à ce point-là... Pas ça... C'est impossible... S'il ose dessiner ça il prend un gros risque... Encore quelques pages... Il ne va tout de même pas oser... Il a osé. J'écarte un instant mon regard de ces pages infamantes. Il m'a représenté... Avec cette expression de cupidité profonde sur le visage... Acceptant avec plaisir l'argent des parents Ousamu... L'argent, il a tellement mis l'accent dessus, de façon exagérée même, il sait, il a tout compris, il sait... Il sait que c'est cet argent le seul gage, le sceau qui le retient enfermé ici avec tous les autres... Et que pour tout le monde c'est pareil... Il sait et maintenant, il me montre clairement qu'il sait... Il a symboliquement choisi son jour... Vingt-deux pages... Et sur ces vingt-deux pages, combien parlent d'argent... Bon sang, je n'aurais pas pensé que la lucidité de cet enfant irait aussi loin. Qu'il irait jusqu'à faire sa dénonciation avec une telle audace... J'écris, il faut que je me confie, je n'arrive pas à trouver le sommeil. Ce gosse est allé jusqu'à réussir à éveiller une once de culpabilité en moi. En moi qui ai toujours été si sûr de moi quand il s'agissait de mes méthodes. Même celle-là... Oh, mon Dieu... Demain, je parlerai à Tetsurou. J'admettrai enfin, devant lui, qu'il a gagné la petite guerre qu'il avait décidé de mettre en place.

04/11/2000 : Le matin, je le retrouve assis avec tout le monde, à la table du petit déjeuner. Cet enfant ne boit jamais de lait. Un jour où l'autre il finira par se casser quelque chose par manque de calcium...
—Tetsurou...
Il avait le regard vide, comme méditatif sur son assiette. Il n'attendait même pas ma venue, ou en tout cas il faisait semblant de ne pas l'attendre. Ça ne m'empêche pas de lui poser sous le nez les vingt-deux pages, celles grâce auxquelles il a remporté sa victoire d'hier... Et je me rends.
—D'accord. Tu as gagné. Tu n'es pas fou... C'est impossible que tu le sois si tu as dessiné ça.
Tetsurou s'est enfin décidé à relever les yeux vers moi. Il ne sourit même pas. Je ne sens même pas de satisfaction chez lui. Juste une sorte d'attente...
—Qu'est-ce qui va se passer, maintenant?
Je reste silencieux un instant. Ça me rend un peu triste pour lui, cette attente-là. Alors il s'attendait VRAIMENT à ce qu'il se passe quelque chose? Il espérait VRAIMENT que les choses changeraient, même après tout ce qu'il avait appris?
—Rien, Tetsurou. Quand je te dis que tu es tombé tout juste... Comme tu l'as dessiné dans ce manga, l'argent de tes parents est la seule preuve concrète de ta folie. Le reste n'a aucune importance. Même que moi, qui suis directeur de l'hôpital, te reconnaisse comme sain d'esprit, ça n'a aucune importance... Les choses ne changeront pas, Tetsurou.
—Ah... Je vois...
Il a baissé les yeux de nouveau comme pour ne pas que je voie l'expression de dépit sur son visage. Dépit... Est-ce vraiment ça? Étrangement, Tetsurou sourit... Ou se force à sourire... On sent bien dans ses yeux une forme de tristesse.
—J'aimais déjà pas beaucoup mes parents, mais...
—Tetsurou...
—Docteur...
Il ne me laisse plus lui parler. Il relève les yeux vers moi avec toujours ce terrible sourire, il ne retient plus ses larmes, sa voix tremble. Si la désillusion est complète pour moi, elle l'est à présent pour lui aussi.
—Des gens qui seraient prêts à aller jusqu'à PAYER pour se débarrasser d'une personne de leur entourage... Ce sont vraiment des salauds de la pire espèce, pas vrai...?

21/12/2000 : Depuis notre conversation du 4 novembre, Tetsurou s'est tenu à carreau. Il aide, il participe aux activités, il continue à dessiner régulièrement des mangas pour amuser nos pensionnaires. Il s'est même mis à bien se comporter avec moi. Première nouvelle... Ça me laisse un peu sur le cul, si je peux me permettre, quoique je ne m'en plaigne pas. Pourtant, je me sens mal pour lui. Même si son comportement est plus satisfaisant que jamais, dans le fond, il est malheureux... Et je suis le seul à le savoir, puisque je suis le seul à en connaître la raison... Alors, je me suis décidé à contacter ses parents. Je leur ai envoyé le dernier manga. Laissons l'avenir venir, comme dirait l'autre, et voyons comment ils vont y réagir. Ça va sans doute faire un peu mal. Mais quand je me rappelle le visage de Tetsurou lorsque j'ai dû lui avouer que rien n'allait vraiment changer, je me dis qu'ils l'ont bien cherché... Et puis qui sait? Si ça se trouve, le petit les diabolise un peu trop... Si ça se trouve, ils ont simplement tiré la conclusion que Tetsurou était fou par erreur... Auquel cas le malentendu pourrait être dissipé, et peut-être que finalement, cet enfant pourrait retrouver le bonheur... Un bonheur qu'il avait probablement perdu depuis bien des années.
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MessageSujet: Re: The new DRAMA guy, POTATO guy.   The new DRAMA guy, POTATO guy. Icon_minitime1Lun 24 Aoû - 3:01

24/12/2000 : Dans un grand élan de culpabilité, voilà que ce matin, les parents de Tetsurou sont revenus.
—Tetsurou!
Qu'ils réagissent à ce point-là, je ne m'y attendais tout de même pas. Mais ce n'est peut-être pas plus mal, et il est hors de question de leur refuser de voir leur enfant. Je monte donc dans la chambre de n°63 pour lui dire qu'ils l'attendent au rez-de-chaussée. Et l'expression de surprise qui se dessine sur le visage de Tetsurou ne relève pas vraiment de la joie. Plutôt d'un genre de "Merde, je m'y attendais pas, c'est pas le moment"...
—Mais qu'est-ce qu'ils foutent là?
Sans plus mot dire il descend sans se faire prier. Il a encore un peu une tête de petit animal farouche, lorsqu'il se retrouve à mes côtés en face de ses parents. Il reste totalement muet. Ce n'est pas le cas de nos visiteurs...
—Oh mon Dieu...
—Tetsurou!
Mode "effusions". Voilà Monsieur et Madame Ousamu qui courent les bras grands ouverts vers leur petit garçon, qui le serrent contre eux, qui l'embrassent, qui le regardent, qui rient, qui ne cessent de pépier les paroles habituelles comme si rien ne s'était passé, il y a plus d'un an...
—Oh, mon chéri, ça faisait si longtemps!
—Comme tu as grandi!
—Tu es si maigre... Tu manges bien ici?
—Comment vas-tu?
Tetsurou est incrédule, il ne croit pas à tout ça, il les repousse. Comme moi, il a l'impression que ces étreintes et ces émouvantes retrouvailles n'ont rien de naturel. Nous sommes peut-être un peu cruels. Mais... Enfin, ses parents ne se découragent pas pour si peu, ils le regardent en souriant, comme attendris, ils n'attendent même pas de lui qu'il dise quelque chose... Ils s'expliquent à présent, une fois le coup de l'étonnement passé.
—Tu dois être surpris de nous voir ici, n'est-ce pas? À vrai dire...
—Le docteur Mao Lin nous a dit que tout se passait très bien pour toi, et même que tu avais tout à fait recouvré la santé et l'esprit... Alors nous nous sommes dit que puisque tu avais déployé tant d'efforts pour lui montrer, il fallait récompenser ces efforts et te sortir de cet endroit horrible... Pour te ramener à la maison!
—Nous allons rentrer tous ensemble, Tetsurou, qu'est-ce que tu en dis?
—Non mais ÇA VA PAS?!
...Voilà ce qu'il en dit, le Tetsurou. Et sur le coup, tout le monde est pas mal surpris, moi y compris. Le bon Dieu est plein de charité, il pardonne tout. Tetsurou, lui, il est plutôt du genre rancunier, et il ne pardonne pas...
—Alors vous me foutez dans ce putain d'hôpital pour vous débarrasser de moi, vous PAYEZ un médecin qui bosse sans licence pour vous débarrasser de moi même, vous vous reposez sur votre tranquillité sale, vous m'oubliez pendant un an et maintenant vous revenez, la bouche en coeur, et juste parce qu'on vous dit que je ne semble pas fou vous vous décidez à venir me sortir d'ici?!
Les parents n'en reviennent pas. Ils sont choqués, même. Ils essaient faiblement de protester... Ils disent "Tetsurou"... Ils disent "Du calme"... Ils disent que c'est un malentendu, qu'il comprend mal, que ce n'est pas du tout ça...
—Bande de SALAUDS, ouais! J'ai JAMAIS été fou, vous avez été assez cons pour croire le contraire, et sans même tenir compte de ce que je ressentais vous m'avez bazardé! Balancé à la poubelle! Exit Tetsu! Bye-bye! Adieu le fou! On viendra te chercher quand t'aura changé... Quand tu te seras amélioré... Mais si vous pensez que maintenant j'ai changé, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil, comme toujours!
À présent le couple Ousamu est presque choqué par les propos de leur fils, par sa vulgarité, son manque d'élégance, mais surtout sa cruelle lucidité. C'est décidément assez déroutant de la part d'un enfant de son âge, pas vrai, Monsieur, Madame? C'est l'une des choses qui m'ont le plus surpris chez lui, d'ailleurs... Aucun doute que ses parents eux-mêmes, qui semblent le connaître si peu, s'en étonnent. Un sourire cruel s'est dessiné sur le visage de Tetsurou, le même que celui qu'il m'adressait dans les premiers jours ou presque, trop heureux, trop satisfait de démontrer à ses "salauds" de parents une vérité indéniable...
—Je suis toujours le même pourtant! Je me sniffe toujours aux papillons, je suis toujours dépendant du dessin, je me fous toujours en boule pour des raisons que je suis le seul à comprendre, je disparais plusieurs jours pour aller ramasser des cochonneries dans les bois, j'ai pas du tout changé! Le même Tetsurou... Alors expliquez-moi un peu, POURQUOI vous voudriez me reprendre à la maison juste MAINTENANT? Qu'est-ce qui vous attire plus en moi à présent, vous pouvez me le dire?!
Il prend véritablement des distances avec ses parents. Ces derniers ne trouvent rien à dire, bien évidemment. Maintenant que leur fils n'est pas dupe... Que peuvent-ils bien y faire, de toutes façons?
—De toutes façons, je reviendrai pas avec vous, plutôt crever. J'ai déjà mis assez de temps à me faire une place dans cet endroit de merde... Au moins, ici, les gens regardent mes mangas et rigolent VRAIMENT, ils ne font pas SEMBLANT de rire ou ne feignent pas de dire que "c'est bien", au moins, ici, les gens sont peut-être de sales timbrés dont on paye pour se débarrasser, mais ils sont sincères... Les incompris vivent avec les incompris et c'est peut-être bien mieux comme ça!
—Mais, Tetsurou...
—Mais rien! Je reste ici! Et tant que j'y suis... Je veux plus jamais entendre parler de vous. Ça me paraît juste, non? Adieu donc.
Il a débité ces dernières phrases avec un sourire tendu jusqu'aux oreilles, plein de moquerie et de provocation. Et sur ce, il a pris congé de nous pour retourner dans sa chambre. C'est la dernière fois, sur sa décision, qu'il voit ses parents... Et apparemment, il ne le regrette pas le moins du monde.

25/12/2000 : —Je dois avouer que tu m'as surpris, là.
Je suis revenu le voir le lendemain matin. Inutile de dire ce qu'il est advenu de ses parents puisqu'il a décidé de renoncer à eux. Mais maintenant, que va-t-il faire? Je l'ai retrouvé donc ce matin dans sa chambre, sur son balcon. Et je suis venu le rejoindre. Nous regardons ensemble l'horizon. J'engage la conversation, et il ne me répond pas. Pas encore.
—Et alors? Finalement, tu vas rester ici?
—Je ne gêne pas... Si?
—Non. Pas spécialement.
Étrange tout de même. Lui qui semble tant détester ce lieu, qui en parle comme d'un "endroit de merde", il a tout de même choisi de rester ici et hier, il a allègrement craché sur sa seule chance de partir... Il faut croire qu'il s'est habitué à nous... Et puis, il y avait cette phrase que j'ai notée aussi hier, "les incompris vivent avec les incompris", elle m'avait frappé... Voulait-il donc dire qu'ici au moins, les gens sont capables de le comprendre? Que c'est pour cela qu'il reste?
—Tout de même, je précise en y repensant au bout de quelques instants, il y a ce détail...
—Quel détail?
—Tu n'es pas fou, n'est-ce pas...?
Il sourit. Il doit trouver cela étrange que je lui demande confirmation. Il doit être heureux, aussi, qu'on consente enfin à considérer cette éventualité.
—Ben, bien sûr que non... Mais c'est pas un problème, mes parents, hein, ils oseront pas parler, ils oseraient jamais dire à qui que ce soit qu'ils m'ont envoyé sous la responsabilité de médecins sans licence et en toute illégalité... Et puis, c'est leur faute à la base...
—Je t'arrête, Tetsurou. Tu raisonnes bien, tu raisonnes même trop bien, mais il ne s'agit pas de tes parents. Il s'agit tout simplement de moi.
Il me regarde avec une drôle de tête. Je dois préciser :
—C'est quelque chose de très subjectif, mais tu vois... Tu n'es probablement pas la première erreur de jugement qu'on accueille comme pensionnaire ici, cependant... Tu es la première qui se soit véritablement battue pour enfin réussir à me prouver qu'il s'agissait bien d'une erreur... Et maintenant, par simple souci de conscience, je me demande... Si ce serait correct de te garder et de t'élever au même titre que les fous d'ici...
—Vous voulez vraiment que je continue à vous prendre pour un con?
Oui, il est souvent aussi direct que ça avec moi. Il me regarde de bas et j'ai l'impression cependant qu'il me regarde de haut, car il va me faire la leçon :
—"Les fous d'ici", comme vous dites, sont des personnes comme vous et moi, on vaut ni plus ni moins qu'eux. Et je me sens d'autant plus proche d'eux qu'ils ont été incompris et rejetés par leurs proches, comme moi. C'est toujours la même histoire.
Bon. Admettons... Je ne dis rien pourtant. Peut-être bien que je ne suis pas tout à fait convaincu. Alors il soupire, souriant d'un air de dire "j'abandonne" face à mon silence.
—Mais si vous y tenez tellement... Vous avez qu'à m'employer ici. Pour travailler.
Nous nous entendons. Ça ne le dérangerait pas, il comprend les fous peut-être mieux que quiconque ici, depuis qu'il s'est mis à bien se comporter il est bon travailleur, et il sera plus heureux ici qu'ailleurs, comme il le dit lui-même. Il a choisi sa place... En outre, cette proposition, qui n'est pas bête, pourrait bien arranger tout le monde. Quelques heures plus tard, j'en parle aux collègues : déjà les réactions se font plus vives.
—Vous plaisantez, docteur?! Employer un enfant de cet âge au noir, ça dépasse toute valeur moral, d'autant que c'est, judiciairement, condamner notre hôpital à court terme...
—Ha! Vous me faites bien rire! Cet hôpital tout entier est une action illégale. Vous êtes TOUS employés au noir, l'auriez-vous oublié? J'accorde que Tetsurou est jeune, mais ça ne l'empêchera pas de se rendre utile, et nous nous occuperons de lui comme avant, avec tout simplement autant d'égard que mérite un collègue, et non plus un patient!
Ils n'ont plus grand-chose à répondre... Et de toutes façons, ils n'ont rien à dire. En tant que gérant, c'est encore moi qui prends les décisions.
—Alors c'est entendu? À partir de maintenant, Tetsurou est un employé ici, comme nous tous.
Le grand avantage de l'emploi au noir, c'est qu'on n'a pas à remplir des tas et des tas de paperasse pour valider une simple décision...

13/05/2005 : Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit un mot dans ce journal à propos d'Ousamu Tetsurou. Mais que dire? Ce serait comme si je me mettais à écrire sur Nakamura, ou Kawahara... Ce journal contient essentiellement mes notes sur nos patients, et Tetsurou n'étant plus un patient... Je l'appelle toujours Tetsurou cependant, alors que j'ai coutume, au contraire, d'appeler mes employés par leur nom de famille. C'est un petit souvenir de ses premiers temps dans notre hôpital... Si l'on fait le compte, Tetsurou a passé un an et presque deux mois en tant que malade dans notre hôpital, et voilà plus de cinq ans qu'il est employé chez nous. Maintenant que je me relis, je me rends compte que nous avons conclu cet accord le jour de Noël. Nous ne nous en étions même pas rendus compte. L'année 2000, notre hôpital tout entier a reçu comme cadeau de Noël un employé compétent et des plus satisfaisants... Bien sûr, Tetsurou est comme les autres, il n'est pas parfait. Il est maladroit, impatient, se met facilement en colère comme il l'a toujours fait, et depuis quelques temps, il s'est même mis à fumer... Mais au moins mon intuition d'il y a cinq ans fut bonne, Tetsurou comprend mieux que tous nos pensionnaires. Est-ce parce qu'il a fait partie des leurs autrefois? C'est probable... En attendant, il continue à leur dessiner des mangas ou il leur montre ses insectes et ses papillons, pour éviter l'emmerdement général, comme il dit. Nos pensionnaires vivent des jours heureux. Et ses relations avec moi...? Eh bien, c'est plutôt simple, depuis qu'il travaille pour moi, Tetsurou me considère tout bonnement comme son employeur, et il m'accorde le respect. S'il a une quelconque remarque à soulever concernant mes méthodes ou le mode de fonctionnement de cet hôpital tout entier, il le fait avec politesse ; impossible de penser qu'il y a quelques années il était cet enfant de peu de bonne foi qui venait me gueuler quelque chose à la figure quand il n'était pas content... Et pour être honnête, les choses telles qu'elles sont à présent ne sont pas plus mal. Si Tetsurou nous a tous laissés en paix, c'est tout simplement parce qu'il est heureux. Il a choisi lui-même son bonheur et bien que celui-ci se trouve dans un lieu des plus étranges et, n'ayons pas peur des mots, des plus méprisables, il est mieux ainsi. Que demander de plus?
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MessageSujet: Re: The new DRAMA guy, POTATO guy.   The new DRAMA guy, POTATO guy. Icon_minitime1Lun 24 Aoû - 3:02

21/10/2008 : Tant que nous y sommes, comment vont les employés, dans ce hôpital, depuis le temps? Depuis plusieurs mois déjà, j'en parle bien peu... À vrai dire, en ce moment, la situation est un peu étrange pour nous. Notre cuistot a tourné véritablement professionnel et il nous a quittés pour prendre un travail légal. J'espère qu'avec ses antécédents chez nous, il s'en est sorti... On n'a plus d'infirmière, parce que la dernière en date, Shirai-san de son nom, a décidé elle aussi de se refaire ailleurs. Idem pour notre technicien, qui s'occupait des réparations et des travaux, ainsi que du ménage parce qu'on n'avait plus personne... Comme Kawahara-san prenait l'âge de la retraite, nous avons résolu de la laisser rentrer chez elle après tant d'années pour qu'elle puisse finir sa vie tranquillement. Quant à Nakamura, il est décédé en début d'année... Pneumonie. Inutile de trop rentrer dans les détails. Le résultat est le suivant : Tetsurou et moi nous retrouvons seuls avec les fous pour nous occuper de l'hôpital. Ce n'est pas facile tous les jours. Mais on fait avec ce qu'on a... Notre jeune recrue est toujours aussi motivé et c'est tout ce que je peux exiger de lui. Moi, ça m'aide à tenir... Je me fais vieux, avec le temps, mine de rien.

~~~


Le 14 juillet de l'année suivante, le docteur Mao Lin décédait dans un accident de voiture. Ayant dû s'absenter pour une affaire qu'il est inutile d'expliquer, il circulait sur l'unique route qui permet de s'éloigner de l'hôpital, une route sur le flanc d'une falaise énorme, tout au bord de la mer... Une autre voiture était passée dans l'autre sens, et le docteur n'ayant plus l'habitude de conduire, il n'avait pas réussi à l'éviter à temps... Son véhicule s'était retrouvé précipité dans l'eau. On ne retrouva ni la voiture en question, ni son corps.
Ousamu Tetsurou, son seul proche connu alors, fut mis au courant on-ne-sait trop comment, et prit alors la liberté d'aller chercher dans les documents personnels de Mao Lin s'il y trouvait de quelconques informations sur sa famille, ou même, avec un peu de chance, un testament... Il s'agissait de faire les choses bien, c'était tout de même le gérant de l'hôpital qui était mort... La première chose qu'il trouva fut le journal, celui que le docteur tenait sans relâche depuis des années et dans lequel, chaque jour, il parlait de ses malades. Il trouva, en 1999, les premières pages le concernant. Ça le fit rire un peu. Ça lui rappela par la même occasion bien des souvenirs.
—Eh ben mon cochon, comment il nous a romancé ça, le docteur...
Que Mao Lin ait pu écrire pendant aussi longtemps un journal de façon aussi régulière et soignée, ça l'impressionnait un peu, lui qui, de nature paresseuse dans certaines longues tâches, ne s'en serait pas senti capable... Lorsqu'il se remit enfin en tête de chercher des documents comme il avait prévu de le faire, il tomba sur une enveloppe à son nom. Qu'il prit la liberté, également, d'ouvrir, bien sûr. Tetsurou ne s'était jamais vraiment gêné dans cet hôpital, qui avait été pour lui une seconde maison et la seule où on l'avait jamais compris et estimé.
Tetsurou, si tu lis cette lettre, c'est probablement que je serai mort et que j'aurai décidé de te la remettre enfin. J'espère que les choses se seront passées comme je l'espérais. Par ces mots et cette lettre je te décerne officiellement le titre de nouveau gérant de l'hôpital ; cette succession prendra effet dès l'instant où tu auras pris connaissance de ce mot. Je compte sur toi, je sais que tu feras du bon travail. Après tout, tu comprends les malades mentaux mieux que moi... Ne te fais pas pincer par la police. Et ne crache pas sur l'argent des clients, même si ça peut te sembler sale, c'est le seul moyen de faire vivre l'hôpital... Encore une fois je compte sur toi. J'espère que je peux te faire confiance pour accomplir mes dernières volontés. Merci pour et bonne chance...
Le tout signé bien en vue par le docteur, preuve que ce papier était bien un document authentique. Ce furent là les derniers mots qu'Ousamu Tetsurou reçut de son employeur. Après avoir parcouru plusieurs fois la lettre pour bien tout prendre en compte, il la replia, la rangea dans l'enveloppe et glissa le tout dans la poche de sa blouse blanche, celle qu'il portait ce jour-là, qui ressemblait un peu à celle d'un étudiant en médecine. Dans un moment de recueillement, il baissa les yeux vers le journal et se mit dans une position de prière, l'espace de quelques secondes. "Je respecterai votre volonté, docteur, vous pouvez me faire confiance." Mais en sortant de la pièce, rendu à toute la galère de sa situation, il ne put, malgré tout, réprimer une grimace, et, levant les yeux au ciel :
—Mais quand même, là... C'est assez chaud, quoi, quand même!

~~~



Pseudo : Sacchan AKHTS. Mais appelez-moi comme vous voulez!^^

Présentez-vous... Ka? Je suis un phoque humain de seize ans en bonne santé mais en mauvais mode de vie, qui adore : le dessin, le théâtre, le RP bien sûr, chanter, et les persos de mangas impopulaires. Il faut aussi savoir que je suis très lâche et faible —pas GENTILLE, FAIBLE—... Et que je serai probablement une bien mauvaise admin... Mais j'espère tout de même qu'on va bien s'entendre!^^ *Bows* Yoroshiku!

*On vous connaît? DÉSORMAIS OUI, MUHA. Non, j'ai pas de double compte, évidemment. XD

*Aikotoba : C'est injuste, mais j'en ai pas non plus besoin...^^"
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