Perdue dans les ténèbres

On lui avait dit et répéter que Kagami n'était plus de ce monde, qu'elle était partie il y a trois ans...
Mais Risako n'y avait jamais crut, c'est pour celà que sa mère et son frère l'on abandonnés ici; au Maolin Hospital.
Des médecins l'avaient attachés sur un lit blanc et inconfortable, Risako s'était laissée faire en se demandant vaguement pourquoi personne n'avait remarqué la présence de Kagami... Parce Kagami était debout devant elle et n'arrêtait pas de l'observer, étrangement, un sourire sournois se dessinait sur ses lèvres; ça l'amusait beaucoup.
Maintenant, Risako se trouvait toute seule avec cette cruelle illusion de Kagami.

- Kagami... Qu'est-ce qu'on fait là ?

- Pourquoi me le demandes-tu ? Tu le sais bien pourtant ! Maman et Kanon ne veulent plus de nous, alors ils nous ont abandonnées dans cet endroit, chez les fous... Mais ne t'inquiète surtout pas, je suis là moi !

- Est-ce qu'on est... Folles ?

- Toi, tu l'es.

- Et... Tu peux venir me détacher ?

- Non, c'est une mauvaise idée. Reste comme ça, jusqu'a ce qu'on vienne nous acceuillir...

- D'accord... Et si je chantais en attendant ?

- Bonne idée, ça nous occupera, qu'est-ce que je m'ennuie !

Risako termina son petit dialogue, qui entre nous, était plutôt un monologue...
Puis, elle commença à chantonner :

- Why is here a place cold darkness here ? There are children playing in a mirror laughter does not leave under the labyrinth...

Puis, réalisant qu'elle avait été transportée dans un hôpital psychatrique, Risako s'arrêta et un torrent de larmes se mirent à couler sur son si beau visage...

HJ : Fwah, désolée d'avoir mis autant de temps à répondre!^^"""


Eh...

Tetsurou avait d'abord entendu chantonner, puis pleurer un peu depuis les bureaux. Il s'était dit alors que la nouvelle —c'était bien UNE nouvelle, hein? Si sa mémoire était bonne...— avait dû arriver, et qu'elle attendait. Et comme ça devait être bien chiant d'attendre comme ça qu'on vienne, surtout quand on venait d'arriver dans un endroit aussi affreux, pas question de la faire attendre plus longtemps. Quant à ces pleurs, ils donnaient déjà au gérant envie de pleurer lui aussi. Il imaginait bien ce qui pouvait se passer dans la tête de cette jeune fille —en ce moment même, j'entends : elle avait réalisé —peut-être— où on l'avait emmené, qu'elle ne pourrait pas en sortir, qu'on ne viendrait pas la rechercher pour rentrer à la maison, que cet endroit-là deviendrait sa seule maison ; et ses larmes étaient —peut-être— les larmes du désespoir. En tout cas ça lui faisait de la peine, et il avait beau essayer de se rassurer en se disant qu'il valait mieux de toutes façons qu'elle ait réalisé ça le plus tôt possible, plutôt qu'après-coup, ça n'y faisait pas grand'chose.

Bon... Ben j'arrive.

Une autre mauvaise surprise attendait Tetsurou lorsqu'il arriva sur les lieux. Il en avait vu des arrivées choquantes depuis qu'il était en charge de l'hôpital. Certains patients étaient vulgairement laissés à la porte en attendant qu'on vienne leur ouvrir, d'autres encore étaient entourés de tout un escadron de médecins qui ne les quittaient pas d'une semelle —les rats!—, et enfin d'autres, comme Rei-kun, arrivaient là attachés à un lit par lesdits médecins. Eh bien, il fallait croire que cette fille-là ressemblait à Rei-kun. Elle devait avoir à peu près le même âge, lui ressemblait même physiquement quand on y regardait un peu —ouais, y avait quelque chose, mais c'était peut-être juste parce qu'elles avaient toutes les deux les cheveux longs et sombres—, elle avait débarqué triste, en chantant des chansons sinistres, et pour couronner le tout, comme Rei, Risako avait été sauvagement attachée sur un lit. Sauvagement, c'était sûrement plus une exagération par l'esprit de Tetsurou qu'autre chose... N'empêche que ça ne lui plaisait pas, mais pas du tout. Et que, rendu aussitôt furieux par cette vision, il se mit à gueuler à la cantonade, comme si les fantômes de ces monstres de médecins se planquaient derrière tous les murs de l'hosto.

Ah non, ça suffit, y en a marre, là! Le prochain qui m'attache une pauvre personne innocente sur un lit comme ça, j'l'étouffe à coups de patates, merde!

...Ça avait fini par paraître comique, alors que ça n'était pas censé l'être du tout. Tetsurou était très sérieux sur ce coup-là, et cette façon d'accueillir les patients l'avait vraiment foutu en rogne. Mais l'heure n'était pas à pester sur des gars qui s'étaient barrés comme des voleurs. Il fallait libérer cette pauvre malheureuse avant tout, le plus vite possible.

Je suis vraiment désolé... Vraiment... Ils font vraiment n'importe quoi, ici... Ils n'ont aucun respect.

Et Tetsurou de s'empresser de défaire les liens qui maintenaient Risako clouée à cet affreux lit blanc, tout en se confondants en excuses au sujet du comportement de ces sagouins de médecins. La pauvre fille devait être morte de trouille...

[ Pas de problème, je ne suis pas toujours très à l'avance non plus dans mes rpg ^^ ]

Les larmes de Risako céssèrent dès que celle-ci entendit des bruits de pas; quelqu'un était là, enfin...
C'était un homme, ses cheveux étaient d'un couleur noir bien sombres et il portait deux petites lunettes rondes sur son nez. Cet individu se mit à hurler contre on ne sait qui et, d'une certaine façon, à défendre Risako...
Aussitôt, Tetsurou la détacha et s'excusa du comportement des médecins responsablent de sa triste condition.

- Et voilà, je t'avais bien dis que quelqu'un viendrait ! Tu peux reprendre espoir maintenant, et de toute façon, tu le méritais bien tout ça, il ne devrait pas s'excuser !

La jeune fille ne fit pas attention à Kagami, d'ailleurs, elle s'était promit de ne jamais lui adresser la parole en compagnie d'autre personnes...
Et comme, à chaque fois qu'elle l'ignorait, Kagami disparut complètement de son esprit, mais finira bien par revenir tôt ou tard...
Risako soupira, elle se demandait bien qu'est-ce que Kagami trouvait d'amusant à s'éclipser comme ça ?
Sans ce préoccuper plus de son cas, Risako passa sa main sur son visage pour essuyer un peu ses larmes quasi séchées. Puis elle adressa un sourire à cette personne qui lui semblait fort sympathique.

- Vous n'avez pas à vous excuser, vraiment... Ils ont du faire leur travail, c'est tout... Néanmoins... Je vous remercie de m'avoir détachée.

C'est ainsi que la nouvelle s'étira doucement les bras en les pointant vers le haut, heureuse d'avoir retrouvée sa liberté de mouvement.

- Je m'appelle Risako... Risako Mitsuaki, et je suis... ravie de vous connaître... Est-ce que vous... Vous travaillez ici ?

Celà faisait une éternité que Risako n'avait eut de conversation avec d'autres personnes... C'était sans doute à cause de ça qu'elle parraissait si gênée et timide, encore plus que d'habitude.

Tetsurou regarda simplement Risako s'étirer, pendant un moment. Quoi de plus normal? La pauvre n'avait pas été en mesure de bouger pendant un moment... Il fallait bien qu'elle profite un peu. Et puis, elle devait avoir eu mal comme ça. Au dos, aux bras... Voilà qu'on lui posait une question. Croisant les bras à l'arrière de sa tête, Tetsurou eut un léger haussement d'épaule, qui s'accompagna bien vite d'un sourire assez blagueur, presque ironique à son propre égard, bien que toujours aussi calme cependant.

Baah, ouais... On peut dire ça... J'ai donné mon coup de main ici pendant plusieurs années, et depuis que l'ancien proprio est mort, c'est moi qu'ai dû reprendre le flambeau...

Tetsurou contourna le lit avec l'intention d'aller farfouiller un peu dans ses dossiers et trouver celui de Risako, pour vérifier que tout était en ordre. Simple formalité, mais on ne savait jamais, n'est-il pas. De toutes façons, ce n'était pas la première tâche absurde que Tetsurou aurait à faire, ça, c'était sûr. Avant cela, il se permit de terminer ses présentations...

Ousamu Tetsurou. Mais quand j'dessine, je m'fais aussi appeler Ousamushi. On aurait sûrement souvent l'occasion de se croiser...

Cela dit, là encore, avec un sourire, mais cette fois plus amical, presque complice. Drôle de chose que de trouver un sourire pareil dans un lieu si horrible, si peu avenant, une vraie prison, un vide-ordures... Mais ce sourire, c'était justement un sentiment positif face à la perpétuelle adversité. "On est ensemble dans la même galère", c'était à peu près ça que ça voulait dire... Oui, parce que Tetsurou se piquait de l'honneur un peu faux d'être prisonnier là au même titre que les patients. Pas très légitime, en réalité, plus vraiment, mais tant pis... On n'allait pas le blâmer de se faire lui aussi quelques illusions, on s'en faisait tous plus ou moins ici.

Alors... Voyons voir... Tu es la nouvelle qu'on attendait, n'est-ce pas? ...Oh, bon sang, je suis encore désolé de l'accueil qu'ils t'ont fait... C'est pas des manières... J'te promets que maintenant que j'ai vu ça, j'veillerai à ce que ça se reproduise plus.

Il se reprit. "Ils ont fait leur travail, c'est tout." C'est bien ce que Risako avait dit, n'est-ce pas? La pauvre...

C'est les médecins, sous prétextes qu'ils sont médecins et qu'ils "savent" ils font ce qu'ils veut des gens qui viennent ici, et ils les traitent comme des bêtes... Comme si ça suffisait pas d'être envoyé dans un endroit pareil, franchement...

Ousamu Tetsurou avec ses petits sourires, de simples petits sourires, réussit à mettre Risako un peu plus à l'aise.
Pour la jeune fille, il devait sans doute être toujours comme ça. L'hypocrisie ne devait même pas faire partit de son vocabulaire...
Risako l'écoutait attentivement, apparemment, c'était lui qui assurait la gérance de l'hôpital Mao Lin. Lui au moins, parlait et lui expliquait certaines choses.
Pas comme les médecins, qui s'étaient contenter de l'attacher dès qu'elle avait franchit un pas dans cette endroit. Sa mère et son frère s'étaient contenter de lui dire un simple "au revoir" et aussi" prend soin de toi". Pas de câlins, pas de bises... Juste un regard remplis de pitié et de soulagement, voilà le dernier souvenir de sa famille pour la jeune adolescente.
Et Kagami dans tout ça ? Elle au moins, restera toujours près de Risako, d'une certaine façon...
Justement, Tetsurou évoqua à nouveau le sujet du comportement des médecins à son égard...

- Je ne leur en veux pas... Parce qu'ils ne faut pas... Ressentir de la haine envers les autres, on pourrait faire des gestes qu'on regrettera plus tard, enfin je crois...

Serrant la couverture de son lit et le regard baissé vers le bas, Risako repensa au jour fatidique où elle avait assassinée, ses quatres camarades de classes au club de cuisine, avec un regard remplis de haine...
Mais il ne fallait pas qu'elle le regrette, parce que c'était un conseil de Kagami. Et Kagami ne souhaite que le bien de sa soeur, il faut donc qu'elle applique toujours et sans discuter ses conseils et ses décisions...
Risako se reprit aussitôt, elle se tourna à nouveau vers Tetsurou et lui sourit chaleureusement.

- Mais vous, vous n'êtes pas comme eux... Vous ne me traitez pas comme une bête, vous êtes gentil.

Ensuite, se rendant compte qu'elle ne savait même pas où passer la nuit, Risako demanda :

- Est-ce que vous savez... Quel est mon numéro de chambre ?

Tetsurou regarda un instant Risako baisser les yeux, après avoir lâché quelques mots sur la haine et sur le fait que c'était un sentiment mauvais. Mmf. Le binoclard lâcha une moue, sans rien dire : c'était peut-être vrai ce qu'elle disait, mais refouler la haine, c'était peut-être encore pire... Rien n'était vraiment bon à refouler selon lui. Et Tetsurou ne retenait pas sa haine quand elle venait, lui, en tout cas... C'était dire le nombre de médecins qu'il ne portait pas dans son coeur. S'il avait dû écrire une liste noire, elle aurait été assez conséquente... Et il l'aurait sûrement fait sans état d'âme. Enfin... Pour le moment, tout ce que Tetsurou espérait, c'était que cette petite n'aille pas se faire du mal à elle-même, au risque peut-être d'en faire plus encore aux autres par la suite, parce qu'elle refusait certaines choses désagréables mais élémentaires... Ceci dit, il était sûrement encore trop tôt pour parler. Et c'était pour cela que Tetsurou n'avait préféré rien dire pour le moment. Il s'était contenté de lâcher un rire à la remarque suivante de Rei, comme si elle venait de lâcher une énormité. D'ailleurs, c'était un peu le cas selon lui... "Une bête"...

Hahaha! Ben voyons! Évidemment, t'es pas une bête!

C'était plutôt ça qu'il avait relevé, plutôt que le reste. Bien sûr qu'il n'était pas comme les médecins... Quant au fait d'être gentil, on repasserait. Qui pouvait le dire? Pas lui, en tout cas, il n'était qu'un misérable être humain plein de défauts... Non, rien à dire. À part le fait que Risako n'était définitivement, assurément pas une bête. Tout en sortant cette réponse, il avait tiré une cigarette et un briquet de ses poches, et commença machinalement à allumer sa clopine —avant de réaliser que ça dérangerait peut-être la jeune fille qui se trouvait là. Tic. Et en même temps il en profita pour répondre à la dernière question, dans la foulée... Propos bordelliques. Si on commençait à demander à Tetsurou d'être ordonné, hein...

Mmh? Ça te dérange pas si je fume? Mmh, sinon... Pour ce qui est de la chambre, y a plus vraiment de numéro, le temps les a effacées et puis ça va, ça vient... Assez ironiquement, c'est aux hôtes qu'on donne des numéros maintenant...

Grimace. Et le ton, qui effectivement, avait quelque chose d'assez ironique.

Enfin... T'inquiète pas, t'as une chambre, bien sûr, j'peux te dire où c'est ou je t'emmène, si tu veux. T'as l'air d'avoir été assez éprouvée... Enfin, je dis ça, je dis rien, je sais pas comment tu ressens ça mais...