Une nouvelle vie [PV: Ousamu Tetsurou]

Hein...? E-Eh, mais... Oh non, pleure pas, quand même!

Bon, à en juger par les paroles de Rei, ainsi que son sourire, elle ne pleurait pas de tristesse mais bien d'émotion heureuse face à ce que Tetsurou venait de lui dire. Cette histoire de lune... C'était entendu, mais ça embarrassait toujours Tetsurou de voir quelqu'un pleurer devant lui. Eenfin. Au moins Rei semblait-elle déjà avoir un peu plus le moral... Le gérant renvoya ses poings sur ses hanches avec un sourire qui avait quelque chose de paternel. Ça le rendait plus content comme ça, pour sûr, que Rei ait au moins quelque chose en quoi croire et qui arriverait avec certitude. Cette grosse émotion face à l'idée de voir la lune touchait réellement Tetsurou, cette merveille que c'était de se faire un trésor d'une chose aussi pure et simple... Il tenait bien à l'exprimer d'une manière ou d'une autre.

Ben, l'idée a l'air de te plaire en tout cas... Si c'est comme ça, je te promets alors qu'on ira. Tu n'auras qu'à me dire un jour si l'envie t'en prends, et je t'emmènerai voir la lune. C'est quand tu veux...

Tetsurou n'arrivait décidément pas à se détacher de ce sourire, à présent. Mais bon sang, qu'est-ce qui lui prenait au juste? Il promettait juste la lune à quelqu'un, ça n'avait tout de même rien d'extraordinaire! Enfin, ça lui faisait plaisir d'avoir réussi tout de même à arracher non seulement un sourire, mais de l'espoir, à cette pauvre petite nouvelle. C'est que c'est tellement fragile l'espoir, pour une personne qui souffre d'un mal mental et qui a dû faire face à des personnes qui la rejetaient, lui mentaient, la regardaient de haut toute sa vie, pour finalement se faire abandonner ici... Oui, surtout que le mensonge et la déception, décidément, ça devait la connaître, à Rei... Alors, si Tetsurou pouvait éluder ne serait-ce qu'un tout petit peu tous ces mauvais sentiments et cette tristesse avec une petite promesse de rien du tout, pourquoi s'en priver? Pas genre de monstre à faire ça, le Tetsurou, et de son âme, Rei la verrait, la lune, une nuit quand ça lui chanterait, elle verrait la lune qui, elle avait raison, serait toujours bien plus libres qu'eux tous dans ce foutu hôpital, et si ça pouvait lui faire plaisir, même un tout petit peu, Tetsurou ne demandait rien de plus.

Rei était tellement contente de la suggestion de Tetsurou qu'elle oublia de donner une autre lettre au gérant. Au contraire de la première lettre, Rei ne savait pas ce que contenait la deuxième. Les médecins auraient pu mettre tout leur messages dans une seule lettre mais apparement Rei ne devait pas savoir ce que renfermait la deuxième. Elle l'a tendit à Tetsurou.

-Tenez monsieur Ousamu...j'avais oubliée de vous l'a donner... excusez-moi...

Cette lettre renfermée une liste d'une quarantaine de médicaments. Des anti-depresseurs, des calmants, des somnifères, des médicaments pour sa schyzophrénie ect... Il y avait une liste de cachets et d'injections de toutes sortes.

*Ma pauvre petite poupée...Ils vont encore te faire du mal avec ces médicaments...Mais moi je vais t'aider, ne t'inquiète pas...*

-Monsieur Ousamu...est-ce qu'ont a fini?...J'aimerais aller me reposer dans ma chambre...

Ah, merci... Voyons voir ça...

Pas de scrupule à défaire quelque document que ce soit devant Rei, Tetsurou étudia immédiatement la lettre sous les yeux de celle qui venait de lui remettre, sans complexe. Grimace immédiate.

Oh, génial...

C'était quoi, cette liste noire des horreurs? Beurk, c'était dégoûtant. Rei avait vraiment à supporter AUTANT de choses par jour? Ce que ça devait être agréable... Tcch... Tetsurou continuait de commenter la seconde lettre des médecins à voix basse cette fois, n'étant même pas sûre que Rei pourrait l'entendre, mais s'en fichant un peu, en réalité. Peu importe... Qu'elle entende ou pas, ce ne serait pas un drame de toutes façons.

Eh ben, qu'est-ce qu'ils te mettent... Est-ce que tout ça sert RÉELLEMENT à quelque chose?

Encore une fois, scepticisme de Tetsurou par rapport aux médecins. Une sorte de Molière après l'heure. Il fallait comprendre. Comme envers ses parents, il gardait un autre grief envers les médecins, qui avaient préféré prendre l'oseille tout de suite plutôt que de vérifier au nom de la belle, de la sainte Médecine si Tetsurou était réellement fou ou non. Ses parents à lui avaient pas mal de fric dans les poches ; ça devait être aussi le cas pour ceux de Rei, décidément, et ces vautours avaient dû se faire plaisir à s'en mettre plein les poches... Mais Tetsurou n'eut pas le temps de se concentrer sur sa haine inconditionnée. Rei lui posait une autre question. Une question qui mit Tetsurou mal à l'aise, parce qu'il se sentait coupable, à présent, de retenir Rei dans ce bureau alors qu'elle avait eu un début de journée éprouvant, et que tout ce qu'elle voulait était vraisemblablement se reposer...

A... Ah! Euh, oui, bien sûr... O-On a fini... Viens, j'vais te montrer où c'est.



HJ : Bon, je te laisse voir à partir de là si tu veux continuer ou non...^^

Rei se leva doucement, sans se presser. Malheureusement, elle s'était peu être leva doucement mais elle en eu le tournit et un mal de tête.

-Euh...Je...

Ichi avait une idée derrière la tête. Elle prit sa voix tendre et manipulatrice.

*Non...Tu vas trouver ta chambre toute seule comme une grande, d'accord?*

*Oui...*

-Merci mais...je la trouverais seule...

Elle sortie de la salle en silence.

Ah... Euh... Comme tu veux.

Bon, Tetsurou disait ça, mais en même temps il se grattait l'arrière de la tête en la regardant partir, l'air pas très à l'aise. Est-ce qu'elle se débrouillerait pour trouver? Ça ne le rassurait pas beaucoup, lui, et il se demandait si c'était une bonne idée de la laisser partir comme ça... Mais s'il se mettait à la suivre, elle finirait par le trouver réellement collant. Mmh, d'autant que... Après tout, c'était idiot que de s'accrocher à l'affaire de la sorte. Combien y avait-il de malades dans cet hôpital? Il y en aurait sans doute de plus en plus, et Tetsurou ne pouvait décemment pas coller aux basques de chacun d'entre eux à tout moment ni même confier ce travail à quelqu'un du personnel, c'était absurde...

Mouaiff... J'deviens trop sentimental, moi.

Il ne restait plus qu'à laisser faire, et aller s'occuper de ranger le dossier de Rei qui traînait encore sur la table. La jeune malade vivrait sa vie comme tous les autres pensionnaires de l'hôpital, en espérant qu'elle n'y soit pas trop malheureuse... Au moins avait-elle encore une personnalité qui, bien que mineure, restait gentille avec elle, et au moins pouvait-elle croire à la lune, c'était toujours ça de pris. Restait pour elle à vivre tant bien que mal dans ce drôle d'endroit coupé du monde, comme tous les autres malades...

Bon courage alors, Rei Kuran...