Un petit problème [PV: Tetsurou OUSAMU]

Ngh...!

En entendant Ichi parler, puis rire à travers la bouche, le corps de Rei, Tetsurou eut un mouvement de recul, tandis qu'il considérait cette Rei transformée avec impuissance et fureur. Fureur, oui, parce qu'il était à présent certain que c'était cette Ichi qui avait causé la pagaille, et ça le mettait hors de lui. Le gérant avait à peine fait connaissance avec Ichi qu'il la détestait déjà. Cette fille qui n'avait même pas de corps propre jouait complètement avec une autre jeune fille pas gâtée par la vie, et à en juger par son comportement et ses paroles, elle se foutait de la gueule du Monde, avec un grand M. C'est-à-dire du monde entier. En gros, une insupportable prétentieuse, que Tetsurou n'aimait pas. Elle se permettait de l'appeler "mon chou" avec ça? Quel toupet!

Mais... Mais tu te prends pour qui?! Et tu ME prends pour qui? Hein?!

Tetsurou vint appuyer sa main sur l'un des accoudoirs de la chaise, d'un geste violent, pour regarder Rei, qui à ce moment-là était sous l'emprise d'Ichi, droit dans les yeux. Puisque la seconde personnalité prenait la peine de s'adresser à lui directement, il le ferait aussi! Et peu importe ce que les médecins autour de lui diraient, il n'y faisait plus attention depuis un moment déjà.

Ichi!

Lorsqu'il s'adressait à Rei, il avait au moins le respect de lui accorder un suffixe, après son nom. Dans le cas d'Ichi, il était loin de s'en embarrasser. Avec ça, c'était dit sur un ton véritablement craché, comme un éternuement désagréable, Ichi, c'était déjà un nom synonyme de quelque chose qui ne lui plaisait pas, et ça se ressentait. Une vraie haine, une vraie colère.

De quel droit tu t'amuses à traiter tout le monde comme de la sous-merde, hein? Rei, moi, et tous les autres avec ça, je parie... Y en a pas un que tu respectes, pas vrai? Mais c'est un drôle de droit que tu t'octroies, Ichi, pour une personnalité qu'a même pas de corps propre... T'es montée de toutes pièces, et obligée de squatter le corps d'une autre pour exister, et tu voudrais imposer ta loi à des gens qui ne t'ont rien demandé? Imposer ta loi à Rei-kun! Eh, sauf ton respect, j'te trouve bien prétentieuse...

Waouh, c'était plutôt méchant. Mais c'était dans la nature de Tetsurou, et avec ça, elle avait déjà fait tellement de mal à Rei, cette Ichi, que c'était aisément donnant-donnant. Aucun scrupule à avoir. Pour l'instant, Tetsurou n'avait pas décelé la moindre once de bien en Ichi, alors pas question de se priver pour lui baver les pires saloperies en toute sincérité.

Le calmant n'agissait maintenant plus. Ichi s'excita de plus en plus. Soudain les liens en draps se brissèrent et Ichi se jeta sur Tetsurou. Elle commença à l'étrangler mais les infirmiers l'a prirent et l'a clouèrent à son lit avec des sangles. Un infirmier aida Tetsurou à se relever.

INFIRMIER: désoler mais ont avaient pas le choix...

Soudain Ichi éclata de rire.

-Je vais vous quittée, Rei vient de tomber dans le coma, HAHA

Puis les yeux de Rei se fermèrent, effectivement elle était dans le coma. Son coma dura 3 longues heures ou Tetsurou était à son chevet. Soudain elle ouvrit les yeux, elle voulait écrire, ont lui désera une sangle pour qu'elle écrive.

Sur la feuille:

Pendant que j'étais sans concience, j'ai rêvée. Je suis parti de mon corps, je flottais dans ma chambre. Je me rapprochais du plafond et j'éprouvais une peur qui m'entourait comme un brouillard... Puis j'ai traversée le plafond. Je ne savais plus ou j'étais. Tout était noir. Au bout d'un certain temps, j'ai repèrée un orifice, un puits, juste en dessous de moi. Je pouvais voir les pierres des parois. C'était des visages. Des gens qui hurlaient en silence. C'était affreux. En regardant le fond du puits, j'ai été prise de vertige et je suis tombée... Je voulais crier mais la vitesse m'en empèchait. De toute façon je n'avais plus de visage, plus de bouche, plus rien. Et peu à peu, les gémissements m'ont bercé, les visages dans leur souffrances m'ont apaisé... Ces têtes sanglantes devenaient des vêtements chauds, doux et réconfortants... Alors je l'ai vu. Sous une croute rouge, il était là, rôdant, tournant tout près de la paroi... Il m'a parlé. Je ne pourrais pas dire quel langage il a utilisé mais je l'ai compris, au fond de moi.
Ma vie entière depuis ma naissance était que tristesse et desespoir mais LUI m'a fait renaitre en un être meilleur, ma vie à un sens. Je lui doit obéissance, c'est un honneur de propager sa parole...

Elle eut un sourrire narquoit et le médecin s'énerva

MEDECIN: Qui c'est ''LUI"?

Elle écrivit toujours sur la feuille:
Le Mauvais, Satan lui même m'a choisie

Le médecin s'énerva encore plus

MEDECIN: arrête d'écrire et parler non de dieu!!!

Elle hurla d'istérie

-DINA HOU BE'OVADANA!!!
Lex est quod facimus!!
HAHAHAHA

Le médecin resera la sangle et un de infirmier trembla et fit un signe de croix

INFIRMIER: Au nom du père, du fils et du saint esprit, amen....
MEDECIN: qu'est ce que cela veux dire, cette fille est folle?!
INFIRMIER:non docteur... Cette jeune fille n'est pas folle, elle est possèdée par le Diable
MEDECIN: QUOI?!
INFIRMIER: ''dina hou be'ovadana" est de l'araméen et "lex est quod facimus" est du latin, l'araméen est la langue du Diable, et ces deux expressions signifie: ''la loi est ce que nous faisons", l'armée du Mauvais...

Rei eut un autre rire istérique et elle cracha sur l'infirmier

-Le prince des ténèbres ne possède pas les gens, il élèves les élu pour en faire son armée HAHAHA et moi je suis sa parole... HAHAHA pauvre saleté de chrétien, le MAITRE vous maudit jusqu'au tréffons de votre âme, HAHAHA

Pffft... Foutaises!

Se levant d'un bon du siège où il avait pris place, Tetsurou arriva carrément sur le lit de Rei, se plaçant au-dessus d'elle en s'appuyant sur son bras. D'un geste très vif, il plaça le pouce à l'endroit d'un nerf au niveau de son cou, sans appuyer mais d'un coup de main bien ferme tout de même. Il baissa les yeux vers Rei, qu'il ne semblait pas craindre plus que ça, pour la fusiller du regard.

Pas de ça ici, Miss! On crache pas sur les gens, même sur ceux qui bossent dans la médecine!

Quoi? C'est tout? La malédiction du démon, du Mauvais, tout ça, le latin, l'araméen, rien du tout? Ben, non. Tout simplement pour la raison que Tetsurou n'était pas chrétien, ni juif, ni quoi que ce soit d'ailleurs, semble-t-il, ce drôle de gars-là devait pas croire en grand'chose, et surtout, vu la tournure que prenaient les choses, c'était pas vraiment le moment de se poser des questions métaphysiques. Craindre un Satan de mes deux? Et puis quoi encore, manquait plus que ça! Sans laisser le temps à Rei de protester en une quelconque manière, Tetsurou enchaîna de suite, expliquant son geste et le risque qu'il faisait courir à Rei en la mettant dans une telle posture. Pas le risque de la tuer tout de même, m'enfin, ce n'était pas négligeable.

En ce moment même, j'ai le pouce posé sur un de tes nerfs qui pourrait avoir une fonction très fâcheuse pour toi sur l'instant. Si j'appuie même un peu, ça endormira tout ton métabolisme. En gros, tu seras paralysée, minimum, sinon carrément endormie, cerveau avec. C'est biologique...

Regard décidé, mais Tetsurou ne criait pas. Il raisonnait même plutôt calmement et posément, pesant bien ses mots pour que la pauvre folle qu'il avait sous lui comprenne bien toutes les conditions. Non, il ne plaisantait pas...

Alors tu peux cracher, menacer tout ce que tu veux, t'es prévenue, si tu fais le-moindre-geste, (mots bien pesés) j'appuie avec le pouce, et exit.

Bon, en vérité, bien sûr, il y avait quelque chose d'un peu nerveux dans le regard de Tetsurou qui le trahissait. Quelle fille compliquée... Un coup elle l'étranglait, un coup elle lui fichait une frousse monstre trois heures durant en ne bougeant plus, un coup voilà qu'elle était possédée par le démon... Oui, parce que pendant le coma de Rei, il avait bien eu peur, le Tetsurou. Peur qu'elle ne se réveille que des jours et des jours après, peur peut-être qu'elle ne se réveille même jamais, qu'elle meure comme ça, dans le coma. Mais il avait eu peur pour rien, 'faut croire, car preuve en était, Rei était là, et bien vivante de surcroît... Son coma n'avait duré que trois heures. Bon. Le fait que son inconscience se soit terminée, ça avait quelque chose de rassurant bien sûr. Mais voilà autre chose, à présent... Et Tetsurou, une fois de plus, ne savait pas à quoi s'attendre.

Rei sourit de plus en plus narquoisement puis elle recommança un rire d'isttérie sadique, mais on aurait dit un rire nerveux.

-HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA
Le prince des tênèbres ne peut pas être arrêté, JE SUIS SA PAROLE, HAHAHAHAHA
Même si tu m'immobilise Le prince des tênèbres agira toujours!!!!!!!!

Rei n'avait apparemment plus aucune traces de Ichi et de Aka en elle. Son coma l'avait comme "purifiée".
Mais maintenant c'est comme si elle n'avait plus aucun sentiments bien en elle.
Elle avait encore le stylo avec lequel elle avait écrit et même attachée par des sangles elle arrivait à se scarifier avec.
Son rire istérique ne s'arrêtait pas.

Ton prince des ténèbres, j'en ai rien à battre!

Cette fois, il y avait un peu de colère dans la voix de Tetsurou. Non, il ne croyait pas à tout ça, non, il n'y croyait pas, non, il n'en avait rien à battre! Et ce crétin d'infirmier avec ses signes de croix... Et cette crétine de Rei avec ses discours...

Bon sang! Je sais pas ce qui lui est arrivé avant qu'elle débarque ici, mais ça l'aura bien secouée!

Rei, arrête de rire!

Ce rire aussi, ça le rendait nerveux. Nerveux au point qu'il en oublie d'appeler Rei avec un suffixe... Cette fille lui en faisait voir... Mais il ne devait pas non plus réagir cruellement avec elle. Non seulement parce qu'après elle le détesterait probablement, mais parce que lui-même ne pourrait plus se regarder dans un miroir. C'étaient des choses qu'il ne pouvait tout simplement pas se permettre! Ces inhumanités étaient bonnes pour les médecins. Déjà, la façon dont il menaçait présentement la jeune fille, il n'en était pas fier... Cependant, Rei commençait à vraiment devenir plus que déroutante. Ichi, il n'aimait pas beaucoup, mais il pouvait encore la concevoir comme réelle, il avait déjà vu ça... Le démon en personne, ça devenait grave, là...

Rei, arrête de rire, m'oblige pas à vraiment le faire!

Bon, Rei s'en fichait apparemment, que Tetsurou le fasse ou non, mais ce dernier semblait encore garder espoir en un éclair de lucidité de la part de la jeune fille, un éclair de bon sens, et donc de bonne foi, disons. C'était sans doute peine perdue, mais Tetsurou n'avait plus trop que ça à espérer... Vu la tournure que prenait la situation, il ne savait plus que faire, en réalité.

Merde... Le docteur aurait trouvé une solution, mais moi...

Rei ria encore plus mais tout d'un coup son visage se figea. Son rire cessa. Des larmes commençèrent à se former sous ses yeux. Rei était redevenut normal. Elle pleurait en silence. Les infirmiers l'a déttachèrent en voyant cela.
Très vite elle se redressa et se recroquevilla sur elle même. Le médecin s'avança vers elle. Mais elle sauta du lit de peur et alla se blottir dans un des quatres coins de la pièces. Les infirmiers et le médecin se dirigèrent vers elle doucement comme pour attraper un animal sauvage bléssé.

MEDECIN: mais de quoi as tu peur?

Ah! Rei-kun!

Voilà encore autre chose. À présent, la pauvre Rei faisait réellement pitié, au médecin comme aux infirmier et au gérant de l'hôpital qui passait du coq à l'âne. Voilà qu'il avait de nouveau honte, qu'il s'en voulait. Si ça se trouvait, c'étaient ses menaces qui lui avaient fait peur... Pauvre petite chose qu'elle était, et ballottée entre des soucis de personnalités complètement contraires, pas étonnant à force qu'elle ait peur! Toujours à moitié à quatre pattes sur le lit, Tetsurou secoua malgré tout la tête.

Non, non, c'est idiot, je change d'avis sur elle toutes les deux secondes...

Ça allait à peu près avec les changements de personnalité de Rei. Mais ce qui faisait honte au binoclard, c'était qu'il n'était même pas capable de la considérer avec ce même calme et cette même pitié lorsqu'elle se déclarait servante d'Ichi ou d'un certain Mauvais. Faible petit être humain, colérique et lunatique... C'est pas digne d'un gérant d'hôpital psychiatrique, ça, non, non! Tetsurou n'osait même pas considérer la façon dont le médecin et les infirmiers le regardaient à présent, mais il ne s'étonnerait pas non plus s'ils le regardaient de travers... Après tout il était en tort, c'était certain, il était lui aussi en tort, et c'était ce que cette malheureuse Rei toute apeurée lui rappelait.

Wa... Watakushi...

Ce petit "je" en japonais qui précédait sans doute des mots qu'il n'osait pas dire, un "je" modeste, à consonnances humbles, qui le ramenait à son état originel... Ne pense pas avoir raison, Ousamu Tetsurou, tu t'y casseras les dents... Tu comprends les malades, paraît-il, c'est pour ça qu'on t'a nommé à ce poste, alors montre-toi à la hauteur de cette réputation au lieu de faire l'idiot!

Pardon... Rei-kun...

Tetsurou s'approcha par derrière les médecins qui, sentant qu'apparemment il voulait parler, et assez tolérants, merci à eux, pour bien vouloir lui laisser à nouveau une chance —c'était le gérant après tout, quoi qu'on en pense—, s'écartèrent pour le laisser avancer un peu plus vers la jeune fille. Il parlait de nouveau doucement et calmement, le rire hystérique de Rei ne faisant plus son effet stressant sur son esprit. Évidemment, quand on n'a plus peur, c'est bien plus facile, pas vrai?

Rei-kun... Tu as peur de quelque chose, Rei-kun? Rei-kun... Tu m'entends, Rei?

Non pas que Rei ne lui répondait pas. Il avait sorti ça comme ça, mais ne cessait d'insister sur le prénom de la patiente. Il ne cessait de le répéter, pour bien que son interlocutrice l'entende, et tout ça dans un seul but : s'assurer que c'était bien Rei, et Rei seule, à qui il parlait. C'était quelque chose du genre : "Rei, tu me reçois?" au milieu de toutes ces sautes d'humeur et les possessions qui étaient toutes sorties de son inconscient pour lui dicter ses faits et geste. La folie n'a pas de limites... C'est un fait véritablement effrayant et d'autant plus quand on n'a pas encore appris à le considérer...

Rei leva sa tête doucement vers la pièce. Elle l'a tourna d'abord vers le médecin puis vers chaques infirmiers et enfin vers le gérant Tetsurou OUSAMU. Elle avait sa grande frange de cheveux noir sur ses yeux mais ont arrivé à voir ses deux petites orbes noirs qui lui servaient d'oeils, embués de larmes salées et translucides. Elle ouvrit sa bouche pour parler avec une minuscule voix d'enfant appeurée.

-Mais...je...j'ai peur...de moi...aidez moi...

Elle regarda ses mains. Elle avait à nouveau peur des tênèbres qui commençaient à l'entourer et à la consumée petit à petit. Un infirmier s'approcha doucement, commença à l'a prendre dans ses bras pour l'allonger sur son lit mais à peine il lu touché qu'elle se débattie et hurla.

-LAISSEZ MOI!!!! RERE (réré) RERE-CHAN (en parlant de Tetsurou) A L'AIDE RERE-CHAN!!!

Elle pleurait de plus en plus. L'infirmier l'a posa à terre et s'écarta. Elle avait vraiment confiance en Tetsurou pour l'appeler ainsi. Le médecin s'énerva et hurla

MEDECIN: cette enfant est déséquilibrée, folle!!!

Elle prit peur et rampa à quatres pattes vers Tetsurou pour se blottir derrière lui contre ces jambes comme un petit chien. Elle pleurnicha doucement.

-Réré-chan...(snif) j'ai peur réré-chan...

Tetsurou baissa les yeux vers sa patiente en la considérant d'un air sacrément étonné. C'était quoi cette confiance tout d'un coup, c'était quoi cette affection subite, ce nom bizarre qu'elle lui donnait et la façon qu'elle avait de chercher protection auprès de lui? Bon, avouons-le, Tetsurou changea encore d'avis sur Rei sur le coup, et se fit un devoir de la protéger contre ces charognards de médecins comme elle le lui demandait. Ça ne va pas, Tetsurou, si tu rentres dans le jeu de sa folie et que toi aussi tu revêts des masques inconscients, la situation ne fera qu'empirer! Et cependant dans sa faiblesse, Tetsurou se baissa un peu, passa un bras autour de l'épaule de Rei et fit le gros dos devant le médecin et les infirmiers.

Foutez-lui la paix!

Il releva légèrement la tête pour considérer le médecin de haut. Il avait peut-être des raisons d'être énervé, allez savoir, mais il venait quand même de sortir un beau cas de débilité...

C'est un hôpital psychiatrique ici, m'sieur. Alors si vous vous attendiez à trouver des gens bien "équilibrés" comme il faut et sains d'esprit, vous vous êtes bien planté d'adresse.

Le médecin fut forcé de ravaler sa rage. Il ne pouvait rien dire, mais tout de même, c'était quoi ce gérant qui ne savait absolument pas contrôler la situation et qui ne laissait pas faire les professionnels? D'accord, il avait sorti UNE vérité immuable, et après? Ça ne lui donnait pas le droit de se croire tout permis! Et c'était pourtant ce que cet arrogant d'Ousamu Tetsurou semblait croire. Enfin, il eut tout de même un moment un peu plus raisonnable et plus posé, alors qu'il prenait le visage de Rei entre ses deux mains à l'envers, et qu'il penchait sa tête par-derrière au dessus de la sienne pour s'adresser directement à la jeune fille, plus doucement alors.

Toi, je sais pas pourquoi tu m'appelles Rere mais 'faudra tirer ça au clair.

Puis il eut un regard heureusement compatissant vers le pauvre infirmier qui s'était fait rejeter —les infirmiers sont déjà un peu moins malhonnêtes que les médecins en cela qu'ils ne sont pas les chefs dans leur métier, c'est ce que Tetsurou pensait— et eut un geste pour le désigner auprès de Rei, avec un sourire.

Et puis, sois pas trop cruelle avec ce pauvre bougre. Il essaie de t'aider tout autant que moi, c'est pas très gentil de le repousser. Je comprends que t'aies peur, mais on est tous là pour t'aider, et ça, je te le jure.

Rei était toujours cachée derrière les jambes de Tetsurou. Elle pencha la tête pour voir l'infirmier et lui sourit d'un air désolé.

-Gomenasai...

L'infirmier lui rendit son sourire

INFIRMIER: ça n'est pas grave, ne t'inquiète pas. ^^

Elle vit le médecin énervé et de peur elle retourna derrière les jambes du jeune gérant.

-...

Elle trembla quelques secondes. Tetsurou s'était relevé après lui avoir parlé mais elle tira un peu sur son pantalon pour qu'il redescende à la hauteur de Rei, ce qu'il fit. Elle lui murmura à l'oreille:

-Dis réré-chan... j'ai peur... le monsieur Docteur il peut pas partir...?

Eh...?

À la question de Rei, Tetsurou releva les yeux vers le médecin. Celui-ci, se sentant toisé de la sorte par ce puissant original, se raidit et affronta le gérant du regard, avec malgré tout de l'anxiété bien sensible : "Quoi? Qu'est-ce qu'on me veut? Qu'est-ce qu'il y a encore avec cette gamine?"... C'était ce que ce regard semblait dire. Tetsurou, pour sa part, restait pensif, en réalité. Cette facette de Rei, déjà bien plus douce, ne lui déplaisait pas, même s'il ne comprenait toujours pas pourquoi elle l'appelait "Rere" ; et de plus il n'aimait pas ce médecin, comme beaucoup de médecins d'ailleurs, et l'idée de le voir se barrer avec ses remèdes de perlimpinpin et son intolérance aux maladies mentales était, pour tout avouer, assez séduisante... Mais heureusement peut-être, la raison de Tetsurou l'emporta sur son jugement arbitraire. Il voyait aussi ça venir, gros comme une maison, il était fort possible qu'après le départ du médecin, un nouveau revers de personnalité survienne... Or, dans les cas les plus critiques, on n'est jamais trop de quatre. Et la situation instable présente ne permettait aucune imprudence... Tetsurou baissa à nouveau les yeux vers la jeune fille, avant de les relever vers le médecin pour lâcher le verdict :

Non. J'aime pas beaucoup ce mec, je te l'accorde, mais même lui, ce serait plus sécurisant pour tout le monde s'il restait ici. On n'est pas dans une situation facile et on a besoin de toutes les personnes présentes.

Tetsurou se baissa encore un peu au niveau de Rei, comme pour atténuer sa peur, mais continuait de fixer le médecin de ses yeux noirs qui ne pardonnaient pas...

Ceci dit, 'va falloir se calmer, Einstein. Et je parle pour moi aussi, bien sûr, je sais bien que j'ai pas mon mot à dire. On doit tous rester le plus calme possible et rester maître de nos nerfs, même si c'est pas évident... Si on panique au moindre rebondissement, comme j'ai fait, et c'était bête... On va jamais s'en sortir.

Rei baissa ses petits yeux noirs en laissant ses longs cheveux corbeaux tomber sur son visage.
Elle se leva difficilement pour marcher en tanguant pour aller s'asseoir sur son lit et se balançer d'avant en arrière.
Le médecin fît un "merci" de la tête à Tetsurou
Rei ouvrit la bouche pour chanter une berceuse

-La petite fille est prisonnière,
Dans la maison des pas perdus,
Aiguilles de pins, aiguilles de fers,
La petite fille ne chantera plus,
La petite fille est en danger,
Tant pis pour elle, tout est perdu,
Il est trop tard, l'heure a sonné,
La petite fille ne chantera plus,
La petite fille est dans le puits,
Malheur à ce qui n'ont pas cru,
Au fond de l'eau tout est fini,
La petite fille ne chante plus...

Elle avait chantée avec une voix enfantine et mystèrieuse. Puis dans un mouvement lent elle s'allongea sur le lit.
L'infirmier alla près d'elle
Il mit sa main sur l'épaule de la patiente

INFIRMIER: Rei...est-ce que tu te sents bien?...

L'infirmier écarquilla les yeux

INFIRMIER: euh...docteur...m.OUSAMU...venez voir ça...

Tout le monde allèrent autour de la patiente
Rei avait un visage blanc comme marbre sans aucune expression, sauf deux fines larmes qui perlaient sur sa joue

Mmh...

Dès le moment où Rei s'était levée pour aller s'asseoir sur son lit, Tetsurou ne l'avait pas quittée des yeux une seconde. Il la considérait d'un air aussi grave que compatissant, ne prêtant pas attention le moins du monde au signe de remerciement du médecin, avait écouté le moindre mot de la berceuse pour tenter d'y trouver un sens, tout en décidant finalement de ne pas se concentrer uniquement là-dessus parce que chercher à comprendre parfois vous donne mal à la tête inutilement, et puis, lorsque l'infirmier avait appelé ses collègues pour leur montrer un éventuel problème avec la jeune fille, quelque chose de troublant à la vérité, il s'était approché lentement, calmement, sans même afficher la moindre marque d'étonnement. On ne pouvait nier que ces paroles, et les larmes qui coulaient soudain sur son teint si pâle, tout ça ça dérangeait franchement les esprits, mais Tetsurou ne se surprenait aucunement de tout ça. La chanson de Rei pouvait avoir mille sens... Mais dans la tête du jeune adulte, elle évoquait surtout cet affreux hôpital dans laquelle la pauvre jeune fille venait d'être emprisonnée.

Rei-kun...

Au moins, il s'en tenait pour l'instant à la consigne générale qu'il avait prodiguée. Garder son sang-froid. Mais c'était peut-être aussi parce que, à l'instant, il ressentait de la compréhension pour la jeune fille.

Évidemment, avec une vie pareille, on comprend qu'elle soit plus du genre à verser des larmes qu'à chanter et danser dans la chambre...

Il lâcha un soupir et approcha une main hésitante de son visage, manqua de la poser sur la joue de la jeune fille, ne le fit pas. Peut-être qu'elle n'aimerait pas ça et qu'elle réagirait mal.

Comme elle est pâle... Elle doit être tellement épuisée... Et frustrée...

Oui, bien qu'elle ne laisse transparaître aucune expression, ça se ressentait aussi.

Il faudrait peut-être la laisser se reposer... Rei-kun, tu m'entends? Tu veux qu'on fasse quelque chose pour toi?

Rei leva des yeux inexpressifs vers le gérant sans bouger un seul de ses faibles membres. Elle fît un signe de tête négatif puis elle fît glisser doucement ses doigts sur les draps blancs.
L'infirmier était très inquiet.

INFIRMIER: Veux-tu manger quelque chose Rei, tu es très pâle tu sais?...

Rei refît un signe négatif de la tête, soudain elle se redressa sur son lit. Comme une poupée, la tête en arrière. Son visage était emplit de larmes. Elle sortie du lit et marcha à pas irréguliers en tangant vers le mur qu'elle avait tachée de sang quelques heures avant sous l'emprise de Ichi. Elle prit un chiffon et sans un seul ou minuscule mot, elle commença à nettoyer le mur. Telle un pantin que l'on manipulé, telle une poupée disloquée.

Tous les regards les plus intrigués s'étaient tournés vers Rei. Voilà autre chose maintenant... Elle était revenue au même endroit que là où Tetsurou l'avait trouvée, et il avait craint que ce ne soit pour recommencer à se taper la tête contre le mur, mais non. Voilà qu'elle nettoyait ce qu'elle avait souillé de son propre sang... Quelle vision macabre. Pourtant Tetsurou ne se démonta pas, et alla même dans son sens.

Rei-kun! Attends...

On aurait pu croire qu'il dirait un truc du genre "ne fais pas ça, je vais m'en occuper" ou quelque chose comme ça, mais non. Même pas...

Je vais t'aider.

Et cela dit complètement sans hésitation. Non, même pas une once de raison qui vienne buter là-dedans. Pourquoi? Parce que Tetsurou avait tout simplement en tête que quelle que soit sa maladie, quand un malade a décidé de faire quelque chose, c'est mauvais de l'en empêcher ou même d'essayer de l'en empêcher... Lui-même, quand il était considéré comme "fou" dans cet hôpital, ça l'insupportait complètement. Alors, il allait dans le sens de Rei, et le voilà qui allait chercher un autre chiffon et un seau qu'il remplit au robinet dans une pièce proche, avant de revenir avec le tout pour se mettre à genoux devant le mur et partager le labeur de Rei. Sourire de commentaire.

Avec de l'eau froide, il paraît que le sang part mieux. Ça a l'air d'un vieux truc de grand'mère comme ça, mais on peut toujours essayer...

...Drôle de manège, hein.

Rei tourna doucement la tête vers Tetsurou. Elle avait toujours son petit visage sans aucunes expressions. Elle continua à frotter le mur avec de petits mouvements circulaires.

-Arigâto gozaimasu réré-chan

Rei chantonna encore un peu mais toujours avec son visage innexpressif

-Douce étoile d'été
Pourquoi es tu rouge?
Mes nuits sont remplit
De rêves nostalgiques
Belle étoile
Qu'as tu fais d'la vie
Moi je suis triste
Et je pleure

...

Silence. C'était encore ce qu'il y avait de plus respectueux. Tetsurou continuait de nettoyer le mur en compagnie de Rei avec attention, tout en se laissant entraîner dans une espèce de bulle qui se créait peu à peu autour de la jeune fille et lui. Plus de médecins, plus d'infirmiers soudain dans sa tête, alors qu'ils devaient les regarder d'un air bien étonné dans leur dos. Rei continuait de chanter sa petite chanson, rendant cette fois hommage à la liberté des étoiles en comparaison avec la prison dans laquelle elle se trouvait. Du moins le jeune gérant le ressentait comme ça. Ce n'était décidément pas très heureux... Et ce chant lâché d'une voix si calme et plate, alors qu'elle avait toujours ce visage si inexpressif... Ça faisait presque peur... Cependant Tetsurou ne se laissait pas impressionner. C'était affreux, on s'y accorde, mais ça restait déjà plus reposant que plusieurs de ses précédentes crises... Alors le binoclard se laissait glisser dans la bulle sans trop de crainte, ce que les médecins présents pourraient bien regarder d'un drôle d'air... Il s'en moquait. Nettoyer un mur taché de sang avec une fille à plusieurs personnalités... Bah, il n'en mourrait pas, va, on était dans un hôpital psychiatrique après tout.

Dis, Rei-kun... Pourquoi tu m'appelles "Rere-chan", au fait?

Il avait tout de même osé poser cette question en tournant finalement la tête vers Rei, en ayant pris le soin malgré tout de la laisser finir son couplet et en laissant passer un court instant de silence. Pour l'instant c'était la paix, à quoi bon la briser? Mais cela l'intriguait tout de même, alors il posait la question calmement, doucement... Même si on ne lui répondait pas, bah, tant pis après tout... Ce ne serait pas faute d'avoir essayé.

Rei tourna doucement la tête vers Tetsurou en lachant son chiffon puis elle parla sans expression

-Je ne sais pas...

Soudain sa personnalitée qui prétendait être la parole du Mauvais apparut
Elle sourit sadiquement, puis s'approcha du mur et commença à lécher le sang qui était dessus
Elle avait du sang partout
C'était une vision macabre

Eh...?

Tetsurou, n'entendant plus Rei parler ni frotter le mur, leva ses yeux, qu'il avait baissés vers le sol, vers la jeune patiente. Derrière eux, encore debout, le médecin et les infirmiers considéraient déjà le terrible spectacle d'un air terrifié. Tetsurou se demanda pourquoi, à faire une tête pareille, ils ne réagissaient pas un peu, eux qui avaient pourtant tendance à surréagir d'habitude... Et puis à la vue de Rei, il comprit. Et ne put réprimer une grimace de dégoût.

Aah...

C'était effectivement une scène parfaitement affreuse. Rei était à présent en train de lécher sur le mur si gris et sale le sang qui était sorti de sa propre tête quelques heures plus tôt, le sang séché qui formait des taches brunes et repoussantes sur la paroi. Tetsurou eut un instant la crainte personnelle de voir remonter le long de ses entrailles les patates de son repas. Il se sentait vraiment mal à la vue d'une telle image d'horreur. Il n'était même pas capable d'un geste de plus. D'ailleurs, que faire exactement? S'il la touchait, Rei pouvait se mettre en colère, ou quelque chose... Mais il ne pouvait pas la laisser faire comme ça!

Oh non, Rei-kun, fais pas ça... C'est ton propre sang que tu lèches, là... En plus il est dégueulasse, le mur... Allez, arrête...

Il tentait à présent de dissuader Rei sans même faire le moindre geste, à peine s'il ne tendait pas un bras vers elle, mais rien du tout. Il restait là, agenouillé, sans rompre la courte distance qu'il y avait entre eux, en espérant que ses mots suffiraient à l'atteindre...

Rei prit soudain Tetsurou par le col de la chemise
Et le placard par terre
Ses yeux étaient pleins de haines et étaient aussi noir que les ténèbres

-Plus un mot, incrédule!!!

Elle lui lécha la joue et lui mit du sang dessus

-Ne me donne point d'ordre!!!

Wow. Eh bien, Rei ne s'était pas gênée pour la rompre, la distance. En un geste, elle avait plaqué le gérant sur le sol en le retenant par le col de la chemise... Et le binoclard fut exempt de réaction jusqu'à ce qu'elle lui lèche la joue. Non seulement ça l'embarrassait un peu —pas l'habitude, vous pensez— mais en plus ça le dégoûtait franchement... Il avait le sang de Rei sur la joue... Du sang qu'il aurait pu empêcher de couler... Oh, beurk, beurk!

Eeeh, mais arrêêête!

Un peu gamin, comme réaction, je vous l'accorde. C'était certain, Tetsurou n'était pas un de ces médecins classes et mystérieux qui se faisaient héros de séries animées à succès —on n'en citera pas, non—... Ceci dit, ça ne lui avait pas plu, ça se ressentait, et bien ce que ne soit pas une façon de réagir très orthodoxe ni très recommandable, il avait agi promptement en retournant Rei sur le dos et en inversant leurs positions, avec une certaine force de bras. Étrange qu'un gars si maîgrichon puisse retourner la situation de la sorte. Ceci dit, Rei n'était pas si forte non plus avec le corps qu'elle avait, la pauvre... À présent, c'était Rei qui se retrouvait plaquée au sol, et Tetsurou, au-dessus d'elle, la toisait d'un air sévère.

Dis donc, miss, c'est plutôt à moi de te dire une chose pareille! Je parle si je veux!

On ne pouvait le cacher, et Tetsurou ne pouvait se le cacher à lui non plus d'ailleurs, Rei, dans son état, était parfaitement effrayante. Même le gérant, qui s'efforçait de ne pas trop le laisser transparaître, le pensait lui aussi... Ceci dit, au moins, dans son état, elle ne pouvait plus lécher le mur... Du moins pas pour l'instant... Et c'était déjà ça de maîtrisé. Mais à présent, tout pouvait arriver, comme les faits l'avaient déjà démontré...

Rei se débattait de toutes ses forces malgré cela le gérant à lunettes était bien trop fort. Elle avait un sourire énervé qui déformait son visage, un visage de terreur.

-Ne me touche pas avec tes mains purs, le prince des ténèbres te maudit à jamais!!!!!
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHA!!!!!!!!!!

Un infirmier et le médecin sortirent une camisole du placard, un autre infirmier alla vers le gérant

INFIRMIER2: voulez vous de l'aide pour la tenir? Le docteur et mon collègue vont lui mettre une camisole et ont va la mener dans une cellule d'isolement.

Tetsurou releva une tête cette fois bien reconnaissante vers l'infirmier qui lui proposait de l'aide. Bon. Il faut l'admettre, tout dans ce qu'il avait entendu ne lui plaisait pas forcément, la camisole passe encore, au bout d'un moment on y serait bien forcé, mais la cellule d'isolement... C'était limite si ce n'était pas lui qui pleurnichait comme un gosse à l'hôpital sur le compte de sa propre patiente : "non, non, pas la cellule d'isolement!"... Mais bon... Après tout, il n'était pas un patient, il était le gérant de cet hôpital, le successeur de Mao Lin, et que ça lui plaise ou non, Mao Lin avait bien placé des cellules d'isolement dans cet hosto, ce n'était pas pour rien...

Aaw... C'est vraiment obligé, docteur?

Le binoclard lâcha une grimace pour lui-même, avant de se chasser l'idée de la tête d'un haussement d'épaules.

Bon. On verra bien... Plus tard...

Oui, plus tard. D'abord, répondre à son interlocuteur. C'était qu'il n'allait pas pouvoir la retenir indéfiniment, la Rei...

Mh... C'est pas de refus. On sera pas trop de deux pour la retenir...

Puis, en baissant les yeux vers la jeune fille folle avec un soupir :

Y a pas à dire, elle est vraiment dans un sale état...

Rei se calmat comme par magie, son visage se détendit. Elle se glissa comme un serpent hors de l'emprise de Tetsurou et de l'infirmier. Elle s'assit en tailleur devant eux.
Elle parla d'un ton solenelle:

-Veuillez excusez mon comportement...

Puis elle vit le sang sur la joue du gérant. Elle prit le chiffon et alla lui nettoyer le visage doucement. Elle baissa les yeux.

-Est-ce moi...qui vous est fait...cela...Monsieur OUSAMU...?

Mmh...

Tetsurou se laissa faire doucement en fermant un oeil pas loin de l'endroit où Rei frottait. Ça avait quelque chose de déroutant... D'embarrassant, aussi, mais ça, il valait mieux se chasser cette idée de la tête. Il valait mieux être sincère avec cette jeune fille, même si ça semblait difficile dans son état et compte tenu de ses nombreux changements de personnalité... Elle ne se rappelait pas ce qu'elle venait de faire, pas vrai? Mince, les méandres du cerveau sont d'un compliqué... Tetsurou prit doucement Rei par les épaules pour la regarder lui en face et lui parler bien calmement.

Oui, c'est toi qui m'as fait ça, mais c'est pas grave, ce n'est que ton sang...

Un court silence. Bon, c'était pas très très délicat, quand même... Mais bon, c'était déjà ça de dit.

Tu te rappelles pas? T'allais d'abord nettoyer le mur, mais après tu as vite changé de bord et tu t'es mise à lécher ton propre sang... Je t'ai dit d'arrêter alors t'as réagi et tu m'as plaqué au sol, et tu m'as traité d'incrédule, et tu as encore parlé de ces histoires de diable, et tu m'as léché la joue avec ta langue sur laquelle il y avait encore de ton sang... C'est pour ça que j'avais la tronche tachée comme ça... Enfin, voilà, si jamais tu avais oublié tout ça, tu sais.

Bon, c'était peut-être ou bien complètement inutile, ou bien peut-être aussi un peu trop franc, mais Tetsurou préférait faire comme ça. Tout lui dire et lui expliquer ce qu'elle avait fait au cas où elle l'aurait oublié, car quoi qu'on en dise toutes ces actions, même contraires, faisaient toujours partie de cette même seule personne, Rei Kuran...